La consolidation d’un régime dictatorial à Managua inquiète la communauté internationale, qui vient de renouveler pour deux ans supplémentaires le mandat du Groupe d’experts des droits de l’homme sur le Nicaragua (GHREN), créé en 2022 par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Cette équipe, composée de trois experts, a été chargée de « mener des enquêtes approfondies et indépendantes sur toutes les allégations de violations des droits de l’homme commises au Nicaragua depuis avril 2018 » et le début d’une rébellion populaire qui a fait au moins 355 morts, selon la Commission interaméricaine des droits de l’homme.
Dans leur nouveau rapport de 244 pages, présenté jeudi 3 avril à Genève, les experts pointent d’abord les dernières atteintes à la démocratie, perpétrées par Daniel Ortega et son épouse Rosario Murillo, qui coprésident le Nicaragua depuis une réforme constitutionnelle adoptée en février. Cette ample réforme met un terme à la séparation des pouvoirs et réduit le législatif et le judiciaire à de simples « organes » coordonnés par la présidence. « Les deux chefs d’Etat [ou coprésidents] Daniel Ortega et Rosario Murillo contrôlent tous les pouvoirs et institutions, qu’ils ont instrumentalisés afin de se maintenir au pouvoir. De même, ils ont consolidé leur contrôle absolu sur la population grâce à une répression généralisée et un vaste réseau de surveillance et de renseignement, qui leur permet de faire taire toute forme d’opposition », décrit le rapport.
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