Sur le chemin caillouteux qui mène à son verger de litchis, le puissant pick-up de Marjean Camalon, arboriculteur à Bras Madeleine, sur les hauteurs de l’est de La Réunion, ne peut plus avancer. Face à lui, un pylône haute tension est couché en travers de la route, victime des vents du cyclone Garance, le 28 février.
« Cela a été l’apocalypse », se désole le quinquagénaire qui, sur les quelque 700 arbres de son exploitation, en compte une petite quarantaine encore viables. Au total, 21 pylônes ont été arrachés et deux lignes haute tension mises hors service lors du passage du système dépressionnaire dans cette partie de l’île qui a subi les rafales les plus violentes, des vents estimés entre 220 et 240 km/h.
Les destructions sur le réseau électrique sont sans précédent depuis cinquante ans et l’implantation d’EDF à La Réunion. Juste après le cyclone, 180 000 foyers ont été privés d’électricité, sur un total de 430 000. Plus de 14 000 interventions ont été nécessaires sur le réseau basse tension et 330 chantiers sur les lignes moyenne tension.
Un mois après le cyclone, malgré le déploiement de 550 techniciens et des renforts métropolitains, antillais et mauriciens, les difficultés à produire suffisamment d’électricité perdurent. Un souci majeur alors que la quasi-totalité des clients a retrouvé du courant depuis le mercredi 26 mars. Cette pénurie a entraîné dans les quartiers les plus touchés le mécontentement d’usagers, furieux de devoir se passer aussi longtemps de lumière, de réfrigérateur, d’Internet.
Il vous reste 63.7% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.