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Histoires Web vendredi, octobre 18
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Fragilisé depuis la crise du printemps dernier à La Provence, objet de rumeurs insistantes évoquant son départ, le directeur de la rédaction Aurélien Viers quitte ses fonctions au sein du quotidien marseillais, propriété de l’armateur Rodolphe Saadé, via sa filiale CMA Média. Le nouveau directeur général de l’entreprise, Jean-Louis Pelé, a annoncé dans un message interne aux salariés que M. Viers cessait sa collaboration vendredi 18 octobre.

Alors que le départ de l’ex-chef du pôle vidéo du Parisien était envisagé depuis plusieurs semaines par la direction du titre, l’intéressé comme la direction générale du groupe assurent en interne que cela s’est fait à la « demande » de M. Viers. « Un départ d’un commun accord, où l’un est plus d’accord que l’autre », fait remarquer un délégué syndical.

Comme l’a écrit le média spécialisé L’Informé (dont l’actionnaire est Xavier Niel, également actionnaire à titre individuel du Monde), c’est Olivier Biscaye, actuel directeur de la rédaction de Midi-Libre, qui a été choisi pour remplacer Aurélien Viers. L’arrivée de M.Biscaye a été confirmée à la rédaction, et si la date de sa prise de fonctions n’est pas encore fixée, elle devrait intervenir « au plus tard en janvier ». Précédemment, M. Biscaye avait dirigé les rédactions du groupe Nice-Matin entre 2010 et 2014 et avait été visé par deux motions de défiance.

En attendant, le directeur adjoint de la rédaction Nicolas Rey, un ancien du journal, assurera l’intérim, « afin de garantir une transition fluide », selon le message adressé aux salariés par Jean-Louis Pelé, qui a lui-même remplacé Gabriel D’Harcourt. Ce dernier n’était pas parvenu à redresser les comptes de l’entreprise et avait dû quitter la société en juillet.

En crise

Si le secrétaire du comité social et économique (CSE) Eric Breton, du Syndicat national des journalistes (SNJ), se dit choqué d’avoir « encore une fois été informé par la presse » d’une nomination dans l’entreprise, le départ d’Aurélien Viers ne surprend personne au sein de La Provence. « Depuis la grève, quelque chose avait changé. Il était moins concerné. On a su que son épouse et ses parents étaient repartis à Paris », témoigne une journaliste sous couvert d’anonymat.

Interrogé au sujet de M. Viers lors du CSE de septembre, Jean-Louis Pelé avait répondu que « toutes les missions, dont la [sienne], sont susceptibles d’être écourtées ». La baisse continue des chiffres de vente du journal – de 8 % sur l’année à moins de 60 000 exemplaires quotidiens –, les difficultés rencontrées pour rendre viable le site Internet, l’hémorragie continue au sein de la rédaction – 12 nouveaux départs depuis début 2024, six autres en négociation – montrent que La Provence reste en crise malgré son rachat au prix fort par Rodolphe Saadé. Le déménagement de la rédaction dans le centre-ville de Marseille, il y a quelques jours, ne suffit pas à insuffler une nouvelle énergie au titre.

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