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A première vue, rien ne laisse deviner que la boutique Mobile Plus, située dans la zone industrielle de la Jambette, en périphérie de Fort-de-France, a été le théâtre d’une mise à sac il y a tout juste un mois. Le personnel a dû faire preuve d’ingéniosité pour dissimuler au plus vite les stigmates du pillage. « On a retourné tous les meubles pour mettre la partie défoncée vers l’arrière », souffle Steeve Croisan, membre de la direction de cette enseigne qui compte trois magasins de téléphonie à la Martinique. Le rideau métallique détruit et la vitrine brisée par les pillards ont été rapidement remplacés, grâce à l’aide du « tissu de clients professionnels », poursuit le gérant.

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Dans la nuit du 17 au 18 septembre, « à 2 h 14 », le local a été attaqué par « une cinquantaine » de jeunes, décidés à « détruire une entreprise locale qui ne faisait pas partie du dossier en cours », déplore M. Croisan. Le commerçant fait allusion au mouvement de protestation contre la vie chère, lancé au début du mois de septembre pour exiger une baisse des prix de l’alimentation sur cette île des Antilles. En marge de cette mobilisation, des violences urbaines ont éclaté, à la mi-septembre, dans plusieurs quartiers de Fort-de-France et du Lamentin, les deux communes les plus importantes de l’île. Ces émeutes se sont ensuite propagées au reste de l’île, début octobre.

Sur le téléphone du gérant, les images en noir et blanc, tournées par la caméra de vidéosurveillance, montrent un groupe de personnes au visage masqué qui s’emparent de la marchandise et dévastent le magasin, fracassant les meubles, le matériel informatique, les terminaux de paiement électronique. « C’est un pillage à nu, s’afflige M. Croisan. Cette méchanceté est incompréhensible. » Les dommages sont estimés à plus de 120 000 euros dans ce magasin qui compte cinq salariés. Leur unique consolation : la boutique n’a pas été incendiée et a pu rouvrir ses portes au bout de deux jours, même si son activité est toujours en forte baisse depuis la reprise.

« Intention de détruire »

De nombreux commerces attaqués par les émeutiers ont subi des dégâts nettement plus conséquents. Dans la nuit du 9 au 10 octobre, le magasin Carrefour Market du François a été détruit par les flammes. La nuit suivante, c’était autour de celui de Rivière-Salée d’être totalement ravagé par un incendie criminel. « Des hommes armés se sont postés à l’entrée du magasin pendant au moins quarante-cinq minutes pour empêcher la sécurité et les pompiers d’intervenir », assure Sébastien Daire, le directeur juridique et immobilier du groupe martiniquais Safo, qui détient localement l’enseigne Carrefour Market. « Il y avait une vraie intention de détruire », déplore le dirigeant. Un troisième supermarché du groupe, au Marin, est fermé depuis le 10 octobre, après deux pillages et deux tentatives d’incendie.

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