Meilleures Actions
Histoires Web jeudi, avril 17
Bulletin

L’AVIS DU « MONDE » – À NE PAS MANQUER

La maison est-elle le rêve de ceux qui l’habitent, ou plutôt ceux qui l’habitent sont-ils le rêve de la maison ? Des mortels ou des vieilles pierres, qui est le plus du côté de la réalité durable, qui des ombres passagères ? C’est à ce genre de songe existentiel et flottant qu’invite le dernier film d’André Gil Mata, qui se déroule dans le décor unique d’une antique demeure bourgeoise aux alentours de Porto, dans le nord du Portugal, que la caméra arpente dans ses moindres recoins. On avait découvert le cinéaste portugais, né en 1978, avec son précédent long-métrage, L’Arbre (2018), qui déroulait de somptueux plans-séquences, et imaginait une rencontre allégorique dans la Bosnie-Herzégovine enneigée des temps de guerre.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Dans « A la lueur de la chandelle », André Gil Mata sculpte et dérègle le temps

Apprenti mathématicien, passionné de cinéma argentique, André Gil Mata s’est formé auprès de Bela Tarr (Satantango, en 1994, Le Cheval de Turin, en 2011), maître hongrois des durées extensives, dont il a retenu les longues prises, l’idée qu’un plan se révèle dans la durée. Avec A la lueur de la chandelle, il creuse une analogie féconde – du Miroir (1975), d’Andreï Tarkovski, à Here (2024), de Robert Zemeckis – entre maison et mémoire, où la disposition des pièces et les enfilades de couloirs renvoient aux formes du temps. Il ne faut d’ailleurs pas pousser l’analogie très loin pour la voir englober aussi le cinéma.

Il vous reste 73.5% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.