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Histoires Web samedi, mars 22
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Mons Ferratus, la « montagne de fer ». C’est ainsi que les Romains appelaient le Djurdjura, massif montagneux de la Kabylie. Une appellation liée, à l’origine, à son sol ferrugineux, mais qui peut aussi évoquer l’esprit de résistance des habitants, perpétuels insoumis qui ont marqué cet espace de leurs multiples révoltes, au fil de l’histoire, contre l’Empire romain, contre les Ottomans ou contre la colonisation française. En s’immergeant dans ce lieu, dont son grand-père est originaire, le photographe Karim Kal, lauréat 2023 du prix de la Fondation Henri Cartier-Bresson, en a fait dans ses images un espace mystérieux, qui résonne des combats passés et de ceux que l’on imagine à venir.

Car Karim Kal, né en 1977, a choisi de photographier cette montagne seulement la nuit, sans âme qui vive, laissant le noir dévorer la majorité de l’image. Un moyen pour lui de choisir, dans la réalité, à la manière d’un peintre, uniquement les détails qui l’intéressent, et de composer des scènes à l’aide de son flash. Dans le beau livre publié en parallèle aux éditions Atelier EXB, un texte de Kamel Daoud évoque de façon pénétrante la peur qui s’attache à la nuit en Algérie depuis les années 1990, cet espace-temps devenu synonyme de « monde sauvage et pays sans loi ».

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