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Histoires Web dimanche, mars 30
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Exposer le cinéma sans tomber dans le fétichisme du décorum relève de la gageure. Sauf peut-être en ce qui concerne Wes Anderson, sans doute celui des cinéastes en activité dont l’univers était le plus propice à l’exercice de l’accrochage. La Cinémathèque française lui ouvre son 5étage jusqu’au 27 juillet pour une fourmillante exposition, « Wes Anderson : les archives », en collaboration avec le Design Museum de Londres. Celle-ci, orchestrée d’une main sûre par les commissaires Matthieu Orléan, Lucia Savi et Johanna Agerman Ross, en puisant dans les collections privées du cinéaste, dresse un formidable inventaire ludique de son œuvre, sur son versant manufacturé.

En effet, le dandy texan, né à Houston en 1969, désormais « euro-transplanté » entre l’Angleterre et la France, est l’une des rares signatures contemporaines à croiser autant d’arts et d’artisanats : féru de mode (La Famille Tenenbaum, 2001), d’architecture (The Grand Budapest Hotel, 2014), de maquettes (La Vie aquatique, 2004), de marionnettes (Fantastic Mr. Fox, 2009 ; L’Île aux chiens, 2018), de presse papier (The French Dispatch, 2021) ou de théâtralité (Asteroid City, 2023). Rien d’étonnant à ce que l’œuvre résiste si bien à la galerie : tirés à quatre épingles, maniaques du détail, pétris de compositions frontales qui font du monde un grand présentoir, ses films s’exposent déjà eux-mêmes.

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