« C’est un minimal maximal que nous exposons là », lance Emma Lavigne, directrice générale et conservatrice de la Collection Pinault. Maximal, car c’est à ses yeux une « exposition historique » qu’elle vient d’ouvrir à la Bourse de commerce : « La plus ample jamais réalisée en Europe sur cette esthétique minimaliste apparue dans les années 1960. » Née en opposition à la geste héroïque de l’expressionnisme abstrait alors en vogue comme au pop art triomphant, cette tendance a essaimé à travers le monde, au-delà des Etats-Unis auxquels on l’a souvent restreinte : un an après l’évocation tout aussi encyclopédique de l’arte povera, c’est l’une des leçons de ce vaste parcours, riche de plus d’une centaine d’œuvres.
Less is more : on a souvent réduit cette tendance au credo lapidaire de l’architecte Mies van der Rohe. Mais c’est à davantage de complexité qu’aspire l’exposition, orchestrée par Jessica Morgan, directrice de la Dia Art Foundation, à New York, et fine experte de cette esthétique. Au-delà des stars du mouvement que sont Dan Flavin, Donald Judd ou Sol LeWitt, nombre d’artistes oubliés sortent ici de l’ombre, apportant perspectives, nuances et sensualité à cet art souvent jugé formaliste et froid.
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