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Histoires Web jeudi, août 28
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Tout est encombré dans son vieil appartement de Kiev – un immeuble construit sous les tsars, réparé en 1945 du temps de l’Union soviétique. Dès l’entrée, des parkas, deux brassards « presse », un gilet pare-balles, le fatras d’un homme on the road. Atteindre la cuisine demande de naviguer entre les bacs où le propriétaire des lieux développe lui-même ses pellicules 35 mm et tire ses images. Des bidons et éprouvettes pour doser les chimies bordent sa douche. « Le seul endroit où je me sépare de mon Leica », admet Oleksandr Glyadelov, 69 ans, l’un des grands photographes ukrainiens contemporains.

« Sacha » passe sa vie avec son appareil, le plus souvent loin de son appartement labo. Même s’il a beaucoup voyagé (Géorgie, Azerbaïdjan, Moldavie, Arménie…), son M6 n’a presque rien raté de la vie de son pays depuis trente-cinq ans. Tchernobyl, il y était. Le drapeau national hissé en juillet 1990 devant la mairie de Kiev, il l’a photographié. Sa série sur les enfants des rues a été sa façon de raconter le chaos de la décennie qui a suivi. De cette époque, les années 1990, datent ses cheveux longs, ses bracelets indiens, sa moustache devenue blanche.

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