Meilleures Actions
Histoires Web lundi, mars 3
Bulletin

Omar Hassoun n’est plus le même depuis la chute du régime de Bachar Al-Assad : cet électricien de 35 ans a cessé de vivre dans la clandestinité à laquelle il s’était astreint pendant deux ans après avoir fui l’armée. « Je me suis même marié », dit-il dans un grand sourire, assis dans le logement qu’il partage avec sa mère, dans un quartier informel de Kafr-Sousah, à la périphérie sud-ouest de Damas. Il a fallu faire de la place dans l’habitation vétuste : l’un des frères d’Omar est rentré en Syrie, après avoir vécu en exil pendant plus de dix ans. La lumière s’allume soudain dans la pièce principale : les Damascènes ont de l’électricité deux fois par jour, pendant une heure.

Les fantômes du passé habitent l’ancien conscrit : il a fait de la prison pour « avoir participé aux manifestations » antirégime des années 2011-2012. Puis, après avoir été mobilisé contre son gré, il s’est retrouvé sur le front, à Douma et à Daraya, deux anciennes banlieues rebelles de Damas. « On servait de chair à canon face à ceux que, moi, je soutenais dans mon cœur. » Deux de ses cousins et un neveu ne sont pas réapparus de la prison de Saydnaya, où ils avaient été détenus : « On n’a même pas retrouvé leurs noms sur les registres. Ça a rouvert des blessures. On peut en parler à voix haute aujourd’hui. »

Le dénuement de ce quartier, fait de bâtisses décaties qui ont poussé de manière anarchique sur les vergers qui ont longtemps entouré la capitale, contraste avec les immeubles chics érigés à proximité, dans le même district de Kafr-Sousah.

Il vous reste 77.09% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.