De l’avantage d’exhaler des vapeurs de soufre : après avoir, par sa simple présence, provoqué le retrait d’une majorité d’intervenants, Jordan Bardella est devenu, de facto, la vedette d’une conférence sur l’antisémitisme réduite à un rassemblement de piliers du trumpisme, de partis européens d’extrême droite aspirant au pouvoir ou l’ayant quitté, et d’influenceurs favorables à la politique du gouvernement de Benyamin Nétanyahou. L’intégralité des organisations représentatives de la communauté juive, en Europe et dans le monde, avait boudé ce rendez-vous, de même que le président israélien, le travailliste Isaac Herzog, se détachant comme il a pu d’une initiative à laquelle il était initialement associé.
Mais Jordan Bardella a trouvé à Jérusalem, lors de son déplacement mercredi 26 et jeudi 27 mars, ce qu’il était venu chercher : un « tampon casher », selon l’expression d’Ariel Muzicant, président du Congrès juif européen. N’a-t-il pas serré la main du premier ministre de l’Etat hébreu, comme tous les invités d’honneur assis au premier rang de cette conférence ? N’a-t-il pas rencontré, jeudi matin, le président de la Knesset, le Parlement d’Israël, ou bénéficié d’une visite privée de Yad Vashem, le mémorial pour les victimes de la Shoah ?
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