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Histoires Web jeudi, mars 20
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Quiconque s’interroge sur la direction que prennent les Etats-Unis de Donald Trump est le bienvenu à Huntington Beach, une bourgade du sud de la Californie dont le conseil municipal est 100 % « MAGA ». En deux ans, « Surf City » – le surnom de cette cité balnéaire réputée pour ses vagues – est devenue une sorte de laboratoire du trumpisme triomphant et de son mouvement, Make America Great Again (« Rendre sa grandeur à l’Amérique »). Les conservateurs ont raflé tous les postes, mais il serait naïf de croire que les guerres culturelles sont enterrées. « Ce que l’on voit aujourd’hui dans le pays se produisait déjà ici avant même que Donald Trump soit élu, affirme Carol Daus, membre du bureau des Amis de la bibliothèque publique. Cela fait peur. »

Située dans le comté d’Orange, à 65 kilomètres au sud de Los Angeles, Huntington Beach, 200 000 habitants, est une exception dans le paysage solidement démocrate de la Californie. Nommée d’après le magnat des chemins de fer Henry Huntington, la ville a toujours penché à droite. Et même à l’extrême droite, dans les années 1960, quand les suprémacistes de la John Birch Society venaient y parader, puis, dans les années 1990, quand les skinheads l’ont adoptée. Après deux crimes racistes, en 1994 et en 1996, le maire Ralph Bauer, un républicain, a promulgué une « déclaration sur la dignité humaine » affirmant le souci de tolérance de la ville. Côté relooking, Main Street s’est donné une allure hollywoodienne, avec les noms des gloires mondiales du surf gravés sur des plaques incrustées dans les trottoirs.

La pandémie a fait « imploser la ville », raconte Carol Daus. « HB » a été le centre de la révolte anticonfinement en Californie et le shérif du comté a refusé d’appliquer les ordres de l’Etat. Comme si le Covid-19 avait réveillé les atavismes, une manifestation de nationalistes de White Lives Matter, contrée par des militants antiracistes a dégénéré en avril 2021 sur le pier, la jetée emblématique qui s’avance de 563 mètres dans l’océan Pacifique. Aux avant-postes de la rébellion antimasques : l’Eglise évangélique Calvary Chapel of the Harbour et son pasteur, Joe Pedick, qui a aussi été vu au rassemblement Stop the Steal contre le prétendu « vol » de l’élection de 2020 par Joe Biden. Et qui vient maintenant au conseil municipal féliciter les élus républicains comme s’ils étaient ses poulains.

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