Dans les lagunes du Gât Mort, à Hostens, à une quarantaine de kilomètres au sud de Bordeaux (Gironde), au cœur du parc naturel régional des Landes de Gascogne, Christophe Coïc, directeur de l’association Cistude Nature, récupère dans un piège une petite tortue qui s’agite entre ses mains. La cistude d’Europe, cette espèce emblématique d’Aquitaine, est facilement reconnaissable à son corps sombre tacheté de jaune.
Après avoir marqué sa carapace et rempli un document de suivi, le naturaliste la relâche dans son espace naturel. Et s’interroge. Quelle était la population de ces tortues avant l’incendie girondin qui, à l’été 2022, a dévasté 70 % de cette réserve biologique ? A observer alentour ce paysage sauvage qui, lentement, se reconstruit, Christophe Coïc a encore beaucoup de questions sans réponse. Concernant les papillons emblématiques du triangle landais, par exemple, ont-ils recolonisé la zone en venant de l’extérieur ou ont-ils survécu aux incendies ?
C’est toute la difficulté de l’équipe mandatée par le département de la Gironde, chargée de réaliser un inventaire biologique de la réserve d’Hostens, dont il est propriétaire. Car aucune donnée précise n’existe sur ce qu’il est advenu des animaux, telle la soixantaine d’espèces de papillons de jour, dont le fadet des laîches et le damier de la succise, ou les neuf espèces de reptiles et douze d’amphibiens, dont la fameuse cistude d’Europe, le crapaud calamite, la rainette ibérique ou le triton marbré, qui peuplaient auparavant la zone.
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