Donald Trump poursuit son offensive contre les prestigieuses universités américaines. Mercredi 4 juin, le président américain a annoncé interdire l’entrée aux Etats-Unis des étudiants étrangers devant intégrer Harvard.
Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump mène la charge contre des universités qu’il accuse de propager une idéologie « woke », terme utilisé de manière péjorative par les conservateurs pour dénoncer ce qu’ils perçoivent comme un excès de militantisme en faveur notamment des minorités.
« Je suis arrivé à la conclusion qu’il est nécessaire de restreindre l’entrée aux ressortissants étrangers qui cherchent à venir aux Etats-Unis pour participer, exclusivement ou en grande partie, à un programme d’études de l’université Harvard », a déclaré le président américain dans un communiqué.
Cette mesure, dont le gouvernement avait déjà menacé Harvard, s’applique immédiatement à l’encontre des « étrangers qui entrent ou tentent d’entrer aux Etats-Unis pour commencer à participer » à des programmes de l’université. Elle doit rester en vigueur pour six mois, sauf si elle est prolongée.
Les étudiants étrangers actuellement inscrits à Harvard, l’université la plus ancienne des Etats-Unis et l’une des mieux classées au monde, feront l’objet d’un examen et pourraient voir leurs visas « révoqués », selon le texte.
« Une mesure de représailles illégale »
Un porte-parole d’Harvard a dénoncé une « mesure de représailles illégale » prise « en violation » du premier amendement de la Constitution américaine, qui protège la liberté d’expression. « Harvard continuera à protéger ses étudiants étrangers », a-t-il ajouté à l’Agence France-Presse.
Harvard s’est particulièrement attiré les foudres de l’administration Trump qui lui a retiré quelque 2,7 milliards de dollars en subventions fédérales, notamment pour la recherche en santé.
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Le gouvernement avait déjà menacé de retirer à Harvard sa certification SEVIS (Student and Exchange Visitor), le principal système par lequel les étudiants étrangers sont autorisés à étudier aux Etats-Unis.
Cette mesure survient le même jour que la menace par le gouvernement de retirer à l’université Columbia son accréditation. Grand soutien d’Israël, Donald Trump accuse Columbia, comme Harvard, de ne pas avoir suffisamment protégé des étudiants juifs pendant les manifestations étudiantes contre la guerre dévastatrice d’Israël dans la bande de Gaza.
Au cours des dernières semaines, la direction de Harvard avait assuré avoir pris des mesures pour s’assurer que ses étudiants et son personnel juifs ou israéliens ne se sentent ni exclus, ni intimidés sur le campus, tout en défendant le principe de la liberté académique et les droits des étudiants étrangers.
Cette position a valu au président de l’université, Alan Garber, un concert d’applaudissements lors de la cérémonie de remise des diplômes la semaine dernière.
A l’inverse, la présidente de Columbia avait été huée, lors d’une cérémonie similaire, par des étudiants qui lui reprochent de ne pas avoir agi pour empêcher l’arrestation de Mahmoud Khalil, figure du mouvement propalestinien arrêté dans une résidence de l’université et placé dans un centre de détention fédéral en Louisiane d’où il risque l’expulsion.