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Histoires Web lundi, septembre 22
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Bien malin qui saura démêler le vrai du faux, le réel du rêve, le passé du présent, le mort du vivant dans Et jamais nous ne serons séparés, texte de l’auteur norvégien et Prix Nobel 2023 de littérature Jon Fosse, que mettent en scène, au Théâtre de Gennevilliers, Daniel Jeanneteau et Mammar Benranou dans un spectacle intrigant mais un brin crispé sur lui-même au soir de sa première.

Dans un décor minimaliste, moquette grise, canapé clair, mobilier blanc, une femme (Dominique Reymond) virevolte en robe printanière. Ne parvient d’elle, dans le noir inaugural, qu’un rire paradoxal qui pourrait être de joie ou de consternation. Et puis son premier mot : « Non », que suivront, sur un rythme contrarié par de multiples interruptions, volte-face et répétitions, des salves de phrases charriant l’espoir : « Il devrait bientôt venir » et la désillusion : « Jamais il ne viendra. »

C’est, en effet, du retour impossible d’un homme (Yann Boudaud) qu’il s’agit. Et de la sidération infernale dans l’attente. Est-il mort ? A-t-il existé ? Est-il le fruit d’un fantasme ou le souvenir d’une jeunesse révolue ? Lorsque Yann Boudaud finit par entrer dans l’espace, le corps dense et pourtant curieusement évanescent, il marche au pas lent d’un fauve qui traque les ombres. Celles, sans doute, du metteur en scène Claude Régy qui l’a plusieurs fois dirigé et qui avait, en 1999, créé Quelqu’un va venir, de Jon Fosse, un spectacle dont Daniel Jeanneteau était le scénographe.

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