A Gaza, une pédiatre palestinienne perd neuf de ses dix enfants dans le bombardement de sa maison

Un à un, les secouristes palestiniens ont extirpé des petits corps carbonisés, certains démembrés, minuscules silhouettes noircies, recroquevillées. Précautionneusement, ils ont emballé les cadavres, qui manquaient de se désagréger à chaque manipulation, dans des petits sacs mortuaires blancs. Tous étaient frères et sœurs, neuf au total, retrouvés dans les décombres encore fumants de leur maison, à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, vendredi 23 mai dans l’après-midi.

Sur la vidéo filmée par la défense civile de Gaza, les secouristes hissent le corps de leur père, Hamdi Al-Najjar, médecin à l’hôpital Nasser, sur un brancard. Il est aujourd’hui dans un état critique. Seul l’un de ses dix enfants, Adam, âgé de 11 ans, a survécu – il a subi plusieurs opérations. Leur mère, la pédiatre Alaa Al-Najjar, est indemne : elle venait de prendre son tour de garde, à 14 h 30, à l’hôpital Nasser, à un quart d’heure à pied de leur maison.

Le frère de son mari, Ali Al-Najjar, a accouru dès qu’il a entendu l’explosion. Il est arrivé en même temps que les secouristes. « J’ai trouvé Adam, allongé sur l’asphalte, couvert de sang. J’ai vu mon frère, à 25 mètres de lui, à terre, une blessure à la main, une hémorragie à la tête et à la poitrine », a raconté l’homme, visiblement traumatisé, dans une interview à un journaliste palestinien de la chaîne de télévision Al Araby.

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