La nuit est tombée sur la ville de Gaza, dans le nord de l’enclave dévastée et assiégée par l’armée israélienne. Le bruit des drones qui menacent et espionnent est constant. Le sommeil s’annonce difficile à trouver. « Nous vivons une pression psychologique, une anxiété permanente, à cause de l’agression en cours et du siège », témoigne, le 29 avril, Zulfiqar Swairjo, un pharmacien qui vit dans le quartier de Tel Al-Hawa, et dont l’officine a été détruite. Comme tous les interlocuteurs, il a été contacté par téléphone : de manière inédite dans l’histoire du conflit israélo-palestinien, les autorités israéliennes refusent l’accès de la bande de Gaza aux journalistes étrangers depuis dix-neuf mois.
Cela fait deux mois que plus rien n’entre dans le territoire supplicié, que ce soit par les canaux commerciaux ou humanitaires : ni nourriture, ni médicaments, ni carburant. Les autorités israéliennes ont imposé un blocus, le 2 mars. Seize jours plus tard, elles brisaient le cessez-le-feu avec le Hamas qui était entré en vigueur le 19 janvier. « Aucune aide n’entrera à Gaza », a réitéré, à la mi-avril, le ministre de la défense israélien, Israël Katz.
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