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En trois quarts d’heure, J. D. Vance a prononcé le nom de Kamala Harris à cinquante-trois reprises. Dénigrer la candidate démocrate, ainsi pourrait se résumer le programme du colistier de Donald Trump qui s’exprimait, samedi 21 septembre, sous la halle d’une foire aux bestiaux, à Leesport au cœur de la Pennsylvanie rurale. Devant quelque 350 militants, le sénateur républicain de l’Ohio et candidat à la vice-présidence des Etats-Unis a développé trois angles d’attaque contre Mme Harris dans un Etat bascule décisif pour l’élection de novembre : l’immigration, l’inflation et sa fuite face aux questions des médias.

A 220 kilomètres à l’ouest de New York, les campagnes démocrate et républicaine s’invectivent mais ne se croisent pas, chacune creusant son sillon dans deux réalités parallèles. Dans la petite foule et aux yeux de son colistier, Donald Trump est le héros absolu, celui qui s’est relevé après sa tentative d’assassinat manquée, hurlant à ses supporteurs « Fight ! Fight ! Fight ! ». « Le travail le plus important d’un président est de gérer les crises. Et je sais à qui je fais confiance pour gérer une crise, c’est à Donald J. Trump, l’homme qui a résisté sous le feu. Pas à Kamala Harris, qui a trop peur des médias américains pour donner une interview », a attaqué J. D. Vance.

Quant aux accusations portant sur les multiples procès et frasques de l’ancien président, elles n’ont depuis longtemps aucune prise sur les militants. Les émeutiers du Capitole le 6 janvier 2021 qui ont tenté de renverser l’élection ? « C’est très exagéré, ils ne faisaient que prendre des selfies et les policiers les ont laissés entrer », répond Mike Moylett, 63 ans, acheteur dans une entreprise. La condamnation au civil de l’ex-président pour avoir menti sur les états financiers de son empire immobilier ? « Surévaluer son immobilier, tout le monde fait cela », poursuit M. Moylett. La condamnation en diffamation envers l’ancienne journaliste de Elle, E. Jean Caroll qui l’accuse de viol ? « Et quid de Clinton qui s’est fait faire une pipe dans le bureau Ovale ? », renchérit son volubile voisin Charles Little, qui glisse à sa fille de 13 ans, Lindsay, de se boucher les oreilles. La fin du droit fédéral à l’avortement ? « Trump a rendu ce pouvoir aux Etats », poursuit M. Little estimant que les femmes « feraient mieux de prendre des moyens de contraception ». Bref, aucun reproche n’accroche sur le candidat.

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« Trump a survécu aux intoxications russes, à deux procédures de destitution. Quant aux procès, il va les gagner en appel. En attendant, ils n’arrêtent pas de le traiter de repris de justice », s’afflige Paul Peters, retraité de 65 ans, un peu inquiet sur l’issue de l’élection. Le débat de Donald Trump sur la chaîne ABC, le 10 septembre, fut manqué. Mais « c’était à trois contre un », tranche Mike Moylett, les journalistes étant accusés d’être complices de Mme Harris.

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