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C’est ici à Douai, dans le Nord, que la première R5 a été construite, en 1974. Ici que désormais, la nouvelle R5, remodelée et 100 % électrique, sort de la chaîne. Il s’en fabrique 300 par jour. Entre les versions jaune, bleu nocturne, noire, voire Alpine, de ce nouveau modèle, on aperçoit aussi sur la ligne de montage des Mégane E-Tech et des Scénic.

Toutes sont des voitures à batteries. Il n’y a pas de version essence ou hybride. C’est une marque de fabrique de Renault qui a choisi de spécialiser ses usines et ses modèles par motorisation. Le constructeur a donc deux gammes : d’un côté les « wattures », de l’autre les voitures thermiques (souvent hybrides, comme Captur, Austral ou Symbioz…).

Stellantis a fait le choix inverse : pas de spécialisation des modèles, qui peuvent être montés avec la motorisation que souhaite le client, quitte à supporter quelques lourdeurs. « Quand vous partez en vacances au soleil, vous emportez un chapeau de soleil et des lunettes, pas besoin d’écharpe et de masque de ski. C’est pareil avec nos modèles électriques : ils ont tout ce dont ils ont besoin et sont allégés du reste », explique Josep Maria Recasens, le directeur général d’Ampere. Ampere, c’est le nom de la filiale de Renault consacrée à l’électrique. Elle vient de fêter sa première année.

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Cette société a dans son giron un pôle manufacturier, rebaptisé « ElectriCity », composé de l’usine Renault de Douai (R5, Mégane, Scénic), de celle de Maubeuge dans le Nord (qui produira la future 4L à côté des Kangoo) mais aussi des usines de mécaniques de Ruitz (Pas-de-Calais) et de Cléon (Seine-Maritime). Pour l’ingénierie et le design, elle s’appuie toujours sur le Technocentre de Guyancourt (Yvelines), mais elle a aussi, dans le Sud, à Sophia Antipolis (Alpes-Maritimes) et à Toulouse, un pôle logiciel de 3 500 ingénieurs.

Pour l’instant, ni l’usine de Douai ni celle de Maubeuge ne tournent à plein. On est loin de l’organisation en trois-huit (trois équipes qui font huit heures chacune) en place chez Toyota, à quarante kilomètres de là. Le site travaille avec une équipe et demie et ne passera à deux qu’en février ou mars 2025, avec la montée en puissance de la R5. Les ventes de Mégane et Scénic électriques sont des flops pour l’instant, ce qui ne manque pas d’inquiéter David Dubois, secrétaire général de la CGT Renault Douai. Les deux sont pourtant d’excellentes voitures, insiste le syndicaliste. Le Scénic a même été élu « voiture de l’année » 2024, « ce qui n’était pas arrivé à Renault depuis dix-huit ans », insiste Luca de Meo, à la fois directeur général de Renault et PDG d’Ampere. Mais leur prix est un obstacle à l’envolée des ventes.

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