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Manifestation à Buenos Aires, le 12 septembre 2025.

« Non aux vétos », « oui à la loi »… Chants et pancartes à l’appui, quelques milliers de personnes ont manifesté, vendredi 12 septembre à Buenos Aires, pour protester contre les blocages de financements publics opérés par le gouvernement ultralibéral argentin de Javier Milei, inflexible sur l’austérité budgétaire.

Appuyés par des syndicats et mouvements de gauche radicale, les manifestants – principalement des agents hospitaliers, des universitaires et des étudiants – ont rallié la place de Mai, siège la présidence, en une mobilisation sans commune mesure avec les marches massives d’avril et octobre 2024 pour défendre l’université publique, a constaté l’Agence France-Presse (AFP).

Le président au pouvoir depuis vingt et un mois a mis son veto, mercredi, à un projet de loi qui prévoyait une dotation budgétaire en hausse pour les universités, pour suivre l’inflation et rattraper les retards de salaires. Cette loi, a justifié l’exécutif, « augmenterait de manière disproportionnée les dépenses publiques sans ressources suffisantes pour les couvrir, générant un déséquilibre budgétaire qui compromet la stabilité macroéconomique ».

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Jeudi, il a de nouveau mis un veto, cette fois au texte qui établissait les dotations de fonds aux provinces au titre de la « coparticipation fédérale », un mécanisme censé répondre à des déséquilibres ou urgences budgétaires dans les provinces. Il a, enfin, mis son veto à un texte déclarant « l’urgence pédiatrique », soit l’urgence budgétaire pour le principal hôpital pédiatrique du pays, le Garrahan (4 700 employés), qui était en grève vendredi, comme plusieurs universités.

Cuisant revers électoral

Le Parlement peut en théorie annuler un veto présidentiel, en rassemblant une majorité des deux-tiers dans les deux chambres, comme il l’a fait récemment sur une loi de financement du handicap. Aussi l’exécutif était ces derniers jours affairé à rétablir le dialogue avec les gouverneurs de provinces, à l’affiliation politique fluctuante mais qui commandent des groupes de députés pouvant faire avancer, ou bloquer, une législation.

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Esteban Algañaraz, brancardier au Garrahan pour « un salaire de misère » de 700 000 pesos (soit 410 euros environ) estimait que « le gouvernement a réveillé le mécontentement dans toute la société. Les urnes ont clairement montré que cette politique d’austérité est finie ».

Dimanche, le parti de Milei a subi un cuisant revers dans l’imposante province de Buenos Aires, devancé de 14 points par l’opposition péroniste (centre-gauche), dans un scrutin régional qui était perçu comme un test électoral sérieux avant les législatives nationales de mi-mandat d’octobre.

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Javier Milei a reconnu « une claire défaite » politique, mais, intraitable et se prévalant du soutien du Fonds monétaire international (FMI), a affirmé qu’il « ne déviera pas d’un millimètre » de son cap économique, « défendra bec et ongles » l’équilibre budgétaire et sa politique de change, malgré des marchés financiers nerveux face à un peso jugé surévalué. Le président argentin doit présenter lundi, lors d’une allocution télévisée, son projet de budget 2026.

Le Monde avec AFP

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