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Le processus enclenché pour abaisser le niveau de protection du loup au sein de l’Union européenne (UE) a franchi une étape décisive, mercredi 25 septembre. Réunis à Bruxelles, les représentants permanents des Etats membres se sont prononcés en faveur de la proposition de la Commission européenne de faire du canis lupus une espèce « protégée », et non plus « strictement protégée », ce qui facilitera les tirs contre ces prédateurs.

Ce vote constitue une victoire pour les représentants des éleveurs et pour un certain nombre d’Etats favorables à cette révision, dont la France. La principale organisation européenne d’agriculteurs et de coopératives agricoles, la COPA-Cogeca, a ainsi salué, mercredi, « un grand pas en avant dans la gestion des populations de loups ». Les associations de protection de la nature, mobilisées depuis des mois contre cette initiative, dénoncent au contraire « une décision scandaleuse et un jour honteux pour l’UE ».

« Ce vote sape des décennies d’efforts et représente un revers important pour ce qui a été salué comme l’un des succès les plus remarquables de l’UE en matière de conservation de la faune sauvage : le retour du loup après une quasi-extinction », écrit une coalition d’organisations dans un communiqué.

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La proposition de changement de statut devrait être formellement adoptée lors du Conseil de l’UE, jeudi, à temps pour que la Commission européenne puisse la soumettre au comité permanent de la Convention de Berne sur la conservation de la vie sauvage, qui doit se réunir début décembre. Ce traité, signé en 1979, comporte quatre annexes listant le degré de protection des espèces animales et végétales : sa révision, pour faire passer le loup de l’annexe 2 (strictement protégé) à l’annexe 3 (protégé), devrait être approuvée sans difficulté. La directive européenne « Habitats » devrait ensuite être amendée, ce qui serait une première depuis son adoption, il y a trente ans.

« Raisons injustifiées »

Cette initiative visant le loup a été lancée fin 2023 par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, membre du Parti populaire européen, dans un contexte de vive bataille politique autour des enjeux agricoles et environnementaux. Pour ses promoteurs, cet assouplissement de la protection se justifie par la hausse du nombre de loups sur le continent, passé d’environ 11 200 à 20 300 en une décennie, et par le poids de la prédation sur les filières agricoles. « La concentration de meutes de loups dans certaines régions d’Europe est devenue un véritable danger, en particulier pour le bétail », avait déclaré à l’époque Mme von der Leyen.

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