Est-ce une fleur, une créature marine, un monstre stellaire ? Ses pétales tentaculaires, fluides et lumineux, se déploient à travers l’espace de l’ancienne usine électrique Kraftwerk, dans le quartier de Mitte, à Berlin. Dans cet immense bâtiment en béton plongé dans la pénombre, la créature apparaît et disparaît, tandis que les visiteurs convergent en son centre, d’où jaillissent sons et images. Si l’on retrouve dans cette installation la patte fantasque de Laure Prouvost, lauréate du prestigieux prix britannique prix Turner, en 2013, et représentante de la France à la Biennale de Venise, en 2019, l’artiste française s’est, cette fois, intéressée à un sujet a priori austère : l’informatique quantique. Et fait mouche, avec un dispositif immersif à la fois intense et poétique, qui fait appel aux sens autant qu’à la réflexion.
Il s’agit d’une initiative de LAS, une fondation artistique allemande qui se place à l’intersection de l’art et des dernières technologies « pour regarder en profondeur dans notre présent et donner forme à des imaginaires futurs », résume l’historienne de l’art Bettina Kames, sa cofondatrice et directrice. Leur méthode : rassembler des spécialistes de champs différents, scientifiques, penseurs et artistes, pour porter des domaines de pointe, complexes, à un public le plus large possible grâce à l’art.
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