Pour son départ à la retraite, c’est Bodo Brinkmann qui nous offre un cadeau : le conservateur du Kunstmuseum de Bâle, en Suisse, spécialiste des peintures anciennes, auquel on doit quelques expositions d’anthologie, notamment une impressionnante somme sur Konrad Witz (vers 1400-1445), en 2011, quitte ses fonctions sur une jolie pirouette en nous montrant ce que seuls les professionnels des musées peuvent voir d’habitude : l’envers des tableaux.
Quel intérêt ? C’est ce que révèle cette relativement modeste exposition − elle regroupe 36 panneaux exécutés entre les XIVe et XVIIIe siècles −, entièrement constituée d’œuvres appartenant aux collections du Kunstmuseum qui sont présentées non pas accrochées au mur, comme il est d’usage, mais posées verticalement sur des socles, ce qui permet d’en examiner les deux faces. Traditionnellement, l’envers des tableaux accueille des étiquettes, celles des maisons de ventes aux enchères ou des galeries dont elles proviennent ou parfois des musées qui les ont présentés dans des expositions temporaires, les numéros d’inventaire de ceux qui les conservent, des indications souvent précieuses sur la vie passée d’une œuvre. Mais celles que montre Bodo Brinkmann dévoilent d’autres histoires encore.
Il vous reste 79.88% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.