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Histoires Web vendredi, juillet 18
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« On ne doit pas douter de la beauté des choses même sous un ciel tortionnaire », écrit Gaël Faye dans son roman autobiographique Petit pays (Grasset, 2016). Lorsque la phrase résonne dans l’enceinte du Cloître des Célestins, elle a la force de l’évidence et l’autorité d’une note d’intention. Simple et limpide, paisible, alors même que sa toile de fond est le génocide des Tutsi au Rwanda, en 1994, la mise en scène de Gahugu Gato (Petit pays) par Frédéric Fisbach et Dida Nibagwire se dépose avec une folle délicatesse dans la nuit avignonnaise.

Adapté du texte de Gaël Faye, joué en langue kinyarwanda (surtitrée) par une magnifique équipe de 11 interprètes rwandais et burundais, ce spectacle cristallin d’une douceur ineffable se refuse à la spectacularisation. Vingt-six ans le séparent de Rwanda 94, l’uppercut théâtral et documentaire asséné par Jacques Delcuvellerie dans ce même Festival d’Avignon. Le temps écoulé n’a pas atténué l’horreur du drame génocidaire. Mais ce qui, hier, nécessitait d’en passer par un électrochoc esthétique et politique pour alerter les consciences, a désormais la possibilité de s’énoncer avec sérénité, dans le calme d’une représentation qui est d’autant plus persuasive qu’elle ne s’exhibe pas, ne gesticule pas, ne crie pas.

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