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Avec sa silhouette moderniste, ses volutes de béton immaculé et son esprit « dedans dehors » fondé sur une approche bioclimatique pionnière, la Villa Benkemoun, labellisée patrimoine du XXsiècle, est un bâtiment à part dans le paysage arlésien. Et ce, même si elle a été édifiée parallèlement à sa presque jumelle, la Villa Bank, postée sur la parcelle voisine. Inspiré par les réalisations organiques de ses aînés Frank Lloyd Wright et Alvar Aalto, l’architecte Emile Sala (1913-1998) donne le coup d’envoi des chantiers en 1971, après avoir peaufiné des plans distincts avec les couples de propriétaires, les Bank et les Benkemoun.

Trois ans plus tard, à la fin août, Simone et Pierre Benkemoun emménagent dans les murs (incurvés) de leur nouvelle maison, où ils passeront plus de quatre décennies, entourés de leurs enfants et amis. Cet endroit hors norme, déployé sur un hectare de terrain et 500 mètres carrés habitables, et qui accueille aujourd’hui des événements culturels, est animé par leur fille, la journaliste et écrivaine Brigitte Benkemoun (Je suis le carnet de Dora Maar, Sa vie pour Picasso, éditions Stock, 2019), et son compagnon, le documentariste Thierry Demaizière, qui a récemment supervisé la restauration du bâtiment.

Pour célébrer ses 50 ans, la villa héberge durant le mois de septembre l’exposition « 1974 – Passé, présent, futur », orchestrée par le commissaire Raphaël Giannesini comme « un chassé-­croisé entre utopies et réalité, mobilisant l’art, le design, la musique et la mode ». Les œuvres d’artistes et de designers d’hier (Andy Warhol, Claude Parent, Jacques Villeglé, Victor Vasarely, Alain Jacquet, Verner Panton…) et d’aujourd’hui (Atelier Baptiste & Jaïna, Béatrice Balcou, Marion Chaillou…) questionnent ainsi, au fil des pièces, l’héritage créatif de cette année charnière, écartelée entre le choc pétrolier et la loi Veil.

La cheminée en tuiles de métal de la villa Benkemoun.

Une partie du mobilier d’origine cédera momentanément la place à des créations signées Joseph-André Motte ou Enzo Mari. Mais on pourra bien sûr admirer le stupéfiant travail réalisé à l’époque par le décorateur Robert Heams, de la cuisine rétrofuturiste aux cabines de douche circulaires, sans oublier la sculpturale cheminée en tuiles de métal créée par Max Sauze.

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« 1974 – Passé, présent, futur », Villa Benkemoun, à Arles, jusqu’au 29 septembre (fermé les lundis et mardis). Visite sur réservation à l’adresse ­[email protected]

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