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La menace planait depuis plusieurs années. Après neuf mois de redressement judiciaire, l’abattoir d’Alès (Gard) va cesser son activité à partir du 15 janvier. La structure, gérée par la Société d’économie mixte des abattoirs Alès Cévennes (SEMAAC), présidée par le maire d’Alès Max Roustan (LR), avait été liquidée par le tribunal de commerce de Nîmes le 12 décembre 2024. Il s’agit du seul abattoir de grosse capacité dans le Gard.

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L’établissement, datant des années soixante et dimensionné pour 5 000 tonnes de viande par an, a vu ses volumes nettement diminuer ces dernières années, pour tomber à 3 500 tonnes en 2023 après la faillite du plus gros client de l’abattoir. Le premier coup dur remonte à 2015 lorsqu’une vidéo diffusée par l’association L214 révèle des actes de maltraitance animale et provoque une vague d’indignation. Le maire Max Roustan (LR) avait alors ordonné une fermeture temporaire. Une première crise dont l’abattoir ne s’est jamais vraiment relevé. En 2024, le volume d’activité a stagné à 2 900 tonnes. Insuffisant pour atteindre l’équilibre financier, malgré les aides à répétition de la ville d’Alès, qui a porté l’établissement à bout de bras, en injectant en trente ans 12 millions d’euros.

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Sur place, élus locaux et acteurs de la filière (chambre d’agriculture et syndicats agricoles) ont multiplié les rencontres afin d’imaginer une solution pour les 600 clients réguliers, des éleveurs comme des chevillards, venant aussi bien du Gard que des départements voisins. La dernière option envisagée, selon une source proche du dossier, repose sur un partenariat entre l’agglomération d’Alès, propriétaire des murs, qui mettrait le lieu à disposition d’un repreneur (un groupement composé de bouchers et d’éleveurs locaux), pour permettre une reprise de l’activité assez rapidement, en février dans le meilleur des cas. Mais rien n’est encore confirmé.

« La profession se battra jusqu’au bout »

« Il y a beaucoup de rebondissements et on sent qu’il y a une volonté de sortir de cette crise. L’une des pistes envisagée est qu’un privé reprenne l’activité, c’est notre seul espoir. La profession se battra jusqu’au bout », confie l’éleveuse Fanny Tamisier, vice-présidente de la FDSEA, qui n’imagine pas le département privé d’abattoir. « On nous parle de projet alimentaire territorial, de circuit court… Sans abattoir à proximité, cela n’aurait pas de sens. »

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