Meilleures Actions
Histoires Web vendredi, janvier 10
Bulletin

Sur la messagerie chiffrée Sky ECC, un outil prisé des criminels, il était « Dark Bank » (« Banque sombre »). Derrière ce pseudonyme se cache une cible de haut niveau recherchée par la justice française en raison de son rôle de « broker » (courtier) qui « se livrait à une très importante activité de blanchiment à l’échelle mondiale », selon de nombreux documents judiciaires consultés par Le Monde.

L’activité de ce banquier occulte était double. D’abord, il mettait des fonds en cryptoactifs à la disposition d’organisations criminelles, dont des trafiquants de drogues, en échange de leur argent liquide dont il organisait la collecte. Par ailleurs, d’autres réseaux, tels que des pirates informatiques russes, faisaient appel à lui pour convertir leurs cryptoactifs, obtenus grâce à des rançongiciels, en espèces. Un système de compensation sans frontières qui opérait particulièrement en Europe : France, Espagne, Italie, Monaco, Royaume-Uni, Pays-Bas, Belgique mais aussi en Turquie et à Dubaï.

Les montants en jeu sont colossaux. Selon les policiers de l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière, 998,8 millions de dollars (970 millions d’euros) en cryptomonnaie USDT ont transité par les comptes rattachés à Dark Bank entre août 2019 et février 2021. Le réseau, qui était encore actif en 2023, a donc pu blanchir plus d’un milliard d’euros au total. Une fois l’argent liquide échangé contre des cryptomonnaies, ces dernières « ont ensuite pu être converties via des échangeurs comme Binance (pour plus de 55 millions d’USDT), afin d’être reversées sur des comptes bancaires classiques », précise le parquet de Paris. Des opérations qui pourraient être reprochées à Binance, déjà visée par une enquête judiciaire en France au sujet des défaillances systémiques dans sa politique de lutte contre le blanchiment d’argent.

Un citoyen américain arrêté en août 2024

La procédure judiciaire concernant Dark Bank, ouverte en mars 2023 par le parquet de Paris et la juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco), vise notamment des faits de « blanchiment de trafic de stupéfiants », « d’atteintes à des systèmes de traitement automatisés de données » (cyberattaque) et « d’association de malfaiteurs commis tant sur le territoire national qu’à Dubaï et aux Etats-Unis ».

Il vous reste 73.83% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.