Livre. Donald Trump est-il un agent des Russes ? Le journaliste indépendant Régis Genté pose la question dans un récit vivant et documenté qui se lit comme un roman d’aventures. Grâce à une enquête fouillée, l’ouvrage retrace quarante années de relations sulfureuses entre le président américain et l’Union soviétique, puis la Russie. Une relation constante et pas toujours très claire que l’auteur décrit comme une forme de collaboration tant le promoteur immobilier new-yorkais a longtemps fréquenté des diplomates, des espions, des mafieux et des oligarques russes.
Près d’une cinquantaine de membres de la « mafia rouge » ont noué des relations directes ou indirectes avec Donald Trump, explique Régis Genté. Or ces mafieux rouges n’ont jamais cessé de coopérer avec les services soviétiques, puis russes – et ce même après avoir quitté l’URSS. « L’ancienne Union soviétique est ainsi faite que, derrière chaque mafieux rouge, chaque oligarque, chaque entremetteur de business, il y a un tchékiste [membre des services] », décrit Régis Genté. Parmi les fréquentations peu recommandables de Donald Trump se trouve notamment le chef mafieux Viatcheslav Ivankov, dit « Iapontchik » (« le petit Japonais »), qui, jusqu’en 2004, avait son QG dans la Trump Tower, à New York.
A défaut d’avoir été recruté, le 47e président des Etats-Unis a été approché par les services d’espionnage soviétiques, puis russes, qui l’ont « cultivé » pendant une bonne quarantaine d’années, en lui rendant des services et en le soutenant, c’est une certitude. Un fait confirmé par plusieurs responsables de la communauté américaine du renseignement rencontrés par l’auteur.
Argent sale
Miser sur la Russie s’est avéré juteux pour Donald Trump : entre 2000 et 2016, l’homme d’affaires, malgré plusieurs faillites, a reçu plusieurs prêts de la Deutsche Bank et de son partenaire, VTB, la deuxième banque de Russie. Etroitement liée aux services russes, cette banque dirigée par Andreï Kostine, un ancien officier du KGB proche du président russe, Vladimir Poutine, a acheminé de l’argent sale vers Donald Trump par l’intermédiaire de la Deutsche Bank. Régis Genté s’appuie notamment sur l’enquête menée par le procureur spécial américain Robert Mueller sur les soupçons d’ingérence du Kremlin dans la campagne électorale pour la présidentielle de 2016, finalement remportée par Donald Trump.
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