La journaliste de Libération, Eve Szeftel, a été nommée, mercredi 8 janvier, directrice de la rédaction de Marianne pour travailler aux côtés de Frédéric Taddeï, successeur de Natacha Polony à la tête du magazine, a annoncé le groupe CMI France.
« En nommant une directrice de la rédaction auprès de Frédéric Taddeï (…), CMI France affirme sa détermination à progresser rapidement dans la transformation de Marianne », a fait savoir le groupe dans un communiqué.
Propriété du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, CMI France a échoué à deux reprises à vendre Marianne ces derniers mois. Le groupe a annoncé en décembre qu’il conserverait le magazine, avec Frédéric Taddeï comme directeur à la place de Natacha Polony à partir du 1er mars.
Lui et Eve Szeftel « vont conforter Marianne en tant que magazine d’information et de débat, républicain, populaire, rigoureux et non aligné », a estimé Denis Olivennes, président du conseil de surveillance de CMI France, cité dans le communiqué.
« Mon objectif sera de proposer une information rigoureuse, et sans œillère idéologique, au service des lecteurs, dans un contexte où la vérité et le débat d’idées n’ont jamais été aussi nécessaires », a pour sa part annoncé Eve Szeftel dans le communiqué.
Vingt ans à l’Agence France-Presse
La journaliste travaillait depuis 2021 à Libération, où elle couvrait les sujets de société. Auparavant, elle a passé vingt ans à l’Agence France-Presse, où elle a notamment traité les sujets économiques et ceux liés à la banlieue au bureau de Bobigny.
Elle a sorti en 2020 le livre Le Maire et les Barbares (Albin Michel), dans lequel elle décrit les liens troubles entre l’ancien maire de Drancy Jean-Christophe Lagarde, la mairie de Bobigny, des islamistes et des voyous, sur fond de pratiques clientélistes.
En juillet, CMI France avait cessé les discussions pour une reprise de Marianne par le milliardaire conservateur Pierre-Edouard Stérin, puis en novembre celles engagées avec l’entrepreneur Jean-Martial Lefranc.
Le premier avait été rejeté par la rédaction après la révélation par Le Monde d’accointances avec l’extrême droite. Le second avait suscité des craintes quant à l’indépendance éditoriale.