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Voilà à quoi ressemble un coup de tonnerre planétaire : à un homme de 78 ans au teint toujours trop hâlé, à un milliardaire insubmersible qui pénètre sur la scène, devant ses partisans en délire, rassemblés à West Palm Beach (Floride). Aux premières heures de ce 6 novembre 2024, Donald Trump vient se réjouir de sa victoire, devenue évidente au fil de la soirée, face à Kamala Harris. L’ancien président devient le président élu, réussissant un exploit politique peu commun. Il confirme ainsi que le trumpisme, loin d’être une fièvre passagère, une parenthèse dans l’histoire américaine, en représente une phase longue et importante.

Cet article est tiré du « Bilan du Monde, édition 2025 », janvier-mars 2025, en vente dans les kiosques ou par Internet sur le site de notre boutique.

Pour mesurer la portée de cette victoire, il faut revenir deux ans en arrière. En novembre 2022, Donald Trump se trouve au fond du trou. On le croit en bout de course, tant les vents contraires sont puissants. L’ancien président est déconsidéré en raison de son rôle moteur dans l’assaut contre le Capitole, lancé par ses partisans le 6 janvier 2021. Plus récemment, il s’est mêlé des élections de mi-mandat, soutenant des candidats MAGA (Make America Great Again), extrémistes et sans crédibilité. Le Parti républicain fait grise mine, en n’obtenant qu’une courte majorité à la Chambre des représentants. Dans cette ambiance lugubre, Donald Trump prend tout le monde de vitesse en annonçant sur-le-champ sa candidature à l’élection présidentielle de 2024, lors d’un discours sans muscle dans sa résidence de Mar-a-Lago. Une nouvelle fois, il fait confiance à son instinct, plutôt qu’au bon sens politique classique.

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