« Ne me dites pas : “Je me rends à Plattsburgh”, mais plutôt : “J’aimerais que vous me laissiez y aller.” Entrer aux Etats-Unis est un privilège. » Ce dimanche 15 décembre, le douanier de Rouses Point, petite ville de l’Etat de New York, moustache taillée au millimètre, n’est pas commode. Comme s’il avait calqué ses répliques sur celles de Donald Trump. Le 25 novembre, sur son réseau Truth Social, le président élu américain a menacé d’imposer des taxes de 25 % aux produits canadiens et mexicains dès sa prise de fonctions, le 20 janvier 2025. Et ce, « jusqu’à ce que les drogues – notamment le fentanyl – et tous les étrangers en situation irrégulière cessent d’envahir notre pays », a-t-il prévenu.
Le bâtiment en briques rouges des douanes de Rouses Point est perdu entre les bois et les champs. A quelques centaines de mètres, les rives du lac Champlain commencent à geler. En été, la zone est charmante ; en hiver, elle est peu hospitalière. Il n’empêche, le secteur est l’une des voies de passage des migrants qui traversent la frontière entre le Canada et les Etats-Unis. Dans un chemin boisé à proximité de la douane, un tee-shirt taille enfant et un sweat émergent d’un tas de neige.
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