Saleh Déby Itno, oncle paternel et opposant du président tchadien, Mahamat Idriss Déby, est décédé mardi 24 décembre au Caire, ont annoncé un de ses proches et un communiqué du Parti socialiste sans frontières (PSF), où il militait. « Il a été évacué dans la nuit de lundi à mardi en direction des Emirats arabes unis pour des soins. Arrivé en Egypte, il a rendu l’âme le mardi, a fait savoir un de ses proches à l’Agence France-Presse (AFP). Son corps a été rapatrié [dans la nuit] en provenance d’Egypte, la prière mortuaire a eu lieu [mercredi] matin et le corps sera transféré à Amdjarass, dans l’est du Tchad, où il sera enterré à côté de son grand frère Idriss Déby Itno. »
Le général Saleh Déby Itno avait rallié début 2024 le PSF, présidé par Yaya Dillo. Ce dernier était considéré comme l’opposant le plus crédible à Mahamat Idriss Déby jusqu’à ce qu’il soit tué par des militaires dans l’assaut du siège du PSF, le 28 février, deux mois avant l’élection présidentielle. Arrêté lors de cet assaut, Saleh Déby Itno avait passé cinq mois en prison avant d’être libéré.
« Le PSF considère la mort du camarade Saleh Déby Itno comme un meurtre qui s’inscrit dans la même logique que l’assassinat du président Yaya Dillo Djérou et des autres camarades », a dénoncé le parti dans son communiqué publié sur Facebook. Jeudi, 23 membres de la famille de Yaya Dillo arrêtés lors de l’assaut avaient été libérés. Mais le secrétaire général du PSF, Robert Gam, ne l’a pas été, a affirmé à l’AFP un membre de la famille. Les organisations de défense des droits humains dénoncent régulièrement la répression violente – parfois dans le sang – de toute opposition au Tchad.
Mahamat Idriss Déby avait été proclamé chef de l’Etat par l’armée le 20 avril 2021, à la tête d’une junte de quinze généraux, à la mort de son père, Idriss Déby Itno, tué par des rebelles après trente années au pouvoir. En mai 2024, Mahamat Idriss Déby a été élu président lors d’un scrutin boycotté par une partie de l’opposition et qualifié par des ONG internationales de « ni libre ni crédible ». Dimanche doivent se tenir des élections provinciales et locales et les premières législatives depuis 2011. Mais les partis d’opposition appellent au boycott du scrutin, une « mascarade » jouée d’avance d’après eux.