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Au grand dam des organisations écologistes et du gouvernement du Mexique, le couperet est tombé : ce vendredi 20 décembre, après un an et demi d’une procédure enclenchée par le gouvernement des États-Unis sous l’égide de l’accord de libre-échange Canada – États-Unis – Mexique (Aceum), un arbitrage international a ordonné au Mexique d’éliminer ou de modifier un décret présidentiel interdisant l’usage de maïs transgénique pour la consommation humaine.

Alors que la décision donne quarante-cinq jours au gouvernement mexicain de Claudia Sheinbaum pour retirer le décret, ses effets réels seront pratiquement nuls sur les échanges commerciaux entre les deux pays : le Mexique produit 97 % du maïs blanc non transgénique que ses citoyens consomment à tous les repas sous forme de tortillas – 85 kg par an et par personne, en moyenne –, et qui faisait l’objet de ce décret. Le pays importe en revanche massivement des États-Unis le maïs jaune transgénique destiné à l’élevage et à l’industrie des produits alimentaires ultratransformés, et qui n’était pas affecté par la mesure.

« Un pilier alimentaire et culturel »

Claudia Sheinbaum a réagi en promettant que son gouvernement répondrait à cette décision, l’an prochain, avec une réforme constitutionnelle qui interdira définitivement la production et la commercialisation de maïs transgénique au Mexique. La portée du verdict est davantage politique et symbolique pour le pays berceau de la culture du maïs, où la céréale « est un pilier alimentaire, mais aussi culturel, d’autant plus dans un contexte de changement climatique, où la grande diversité génétique, produit de pratiques agricoles millénaires, représente une force fondamentale d’adaptabilité », souligne Monserratt Tellez, membre du collectif Sin maiz no hay pais (« sans maïs pas de pays »).

Le différend dérive d’un décret, signé par le président Andres Manuel Lopez Obrador en février 2023, qui interdisait l’usage de maïs transgénique pour la fabrication d’aliments traditionnels comme la tortilla. Le gouvernement de Joe Biden avait alors enclenché une procédure d’arbitrage international, dans laquelle il accusait l’État mexicain de violer les obligations commerciales acquises sous l’Aceum, entré en vigueur le 1er juillet 2020, lors du premier mandat de Donald Trump.

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