Le cyclone Chido a provoqué la mort d’au moins 73 personnes au Mozambique, selon un bilan actualisé diffusé jeudi 19 décembre par l’Institut national de gestion des risques et désastres de ce pays d’Afrique australe. Le décompte au Mozambique des victimes du cyclone, qui a frappé dimanche le continent africain après avoir dévasté l’archipel français de Mayotte dans l’océan Indien, a grimpé d’une trentaine de morts en une journée.
Devant l’étendue de la catastrophe, le gouvernement mozambicain a décrété deux jours de deuil national, vendredi et samedi. En plus de provoquer près de 550 blessés, la dépression a complètement détruit presque 40 000 habitations de ce pays parmi les plus pauvres de la planète, d’après le nouveau bilan.
Près de 330 000 personnes sont affectées par cette catastrophe naturelle dans l’Etat lusophone, principalement dans la province de Cabo Delgado, dans le Nord, où l’on dénombre 66 des personnes tuées.
La dépression, bien qu’ayant perdu en intensité en s’enfonçant dans les terres, a poursuivi lundi sa course 500 kilomètres plus loin jusqu’au Malawi, où les autorités avaient enregistré mercredi 13 décès en lien avec la tempête.
Le cyclone le plus violent depuis 90 ans
Si les chiffres provisoires demeurent inférieurs aux « centaines » de morts craints par la France à Mayotte, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) craint la « propagation par l’eau de maladies comme le choléra, la malaria, la diarrhée », qui sont « particulièrement dangereuses pour les enfants », a indiqué à l’Agence France-Presse (AFP) Guy Taylor, responsable de l’agence onusienne au Mozambique.
A Mayotte, le président français Emmanuel Macron, qui était sur place jeudi, a reconnu qu’il était « vraisemblable qu’il y ait beaucoup plus de victimes » que les 31 morts et plus de 2 000 blessés « officiellement décomptés ».
Une large partie de ce département français, le plus pauvre du pays, demeure privée d’eau, d’électricité et de réseau téléphonique cinq jours après le passage du cyclone le plus violent qu’il ait connu depuis 90 ans. Les distributions d’eau et de nourriture pour remédier aux pénuries vont atteindre « toutes les communes » du territoire « d’ici dimanche soir », notamment grâce à des « largages par hélicoptères », a promis le président français.
Aux Comores, « que des dégâts matériels »
Des rafales de vents dépassant 200 km/h ont balayé les bidonvilles de Mayotte, peuplés de nombreux Comoriens ayant rejoint clandestinement le petit archipel, qui a choisi de rester en France par deux référendums en 1974 et 1976 au moment de la proclamation de l’indépendance de l’Union des Comores.
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Distant de seulement 70 kilomètres, Mayotte, devenu département français en 2011, compte une population officielle pour moitié étrangère, selon les derniers chiffres de l’Institut national de statistiques français. En 2017, ces 123 000 personnes étaient pour 95 % comoriennes. A cela s’ajoutent « 100 000 à 200 000 personnes de plus, compte tenu de l’immigration illégale », d’après une source proche des autorités françaises.
Raison pour laquelle les Comores, qui revendiquent par ailleurs la souveraineté sur Mayotte, ont décrété un deuil national d’une semaine, même si elles n’ont souffert d’aucun décès sur leur territoire. « Il n’y a que des dégâts matériels », a déclaré le président comorien Azali Assmoumani. Des bourrasques ont couché les bananeraies des îles d’Anjouan et Mohéli, ce qui pourrait être une bombe à retardement pour la modeste économie du pays.