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Les menaces commerciales de Donald Trump envers les alliés européens des Etats-Unis sont clairement contraires aux intérêts des deux parties, vu le volume des échanges (1 300 milliards de dollars, soit 1 250 milliards d’euros) et des investissements croisés (5 100 milliards de dollars, d’après les chiffres du département du commerce américain pour l’année 2022). Dans sa logique de « l’Amérique d’abord », le pire ne peut être exclu et l’Union européenne (UE) doit anticiper des entraves aux exportations européennes de véhicules, de machines, de produits alimentaires et d’alcools.

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Dès maintenant, le Conseil européen [qui s’est ouvert jeudi 19 décembre à Bruxelles] doit envoyer un message clair. D’abord, que l’UE est disposée à poursuivre une coopération mutuellement bénéfique avec les Etats-Unis, mais qu’elle surveillera attentivement ses actions. Ensuite, l’Union doit faire comprendre que fragiliser l’économie occidentale constituerait un dangereux signal de faiblesse envers la Russie et la Chine. Enfin, il doit être clair que si des hostilités commerciales s’ouvraient, l’UE utilisera rapidement la panoplie complète des instruments de défense commerciale, en proportion des dommages causés.

Les menaces du président élu Trump reflètent également sa volonté de rééquilibrer le fardeau financier avec les alliés des Etats-Unis au sein de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Ceux-ci s’y sont déjà engagés. Plus inquiétante est l’intention affichée de stopper immédiatement la guerre de la Russie contre l’Ukraine, ce qui pourrait remettre en question l’équilibre stratégique entre puissances occidentales et Russie. L’absence de consultations entre Washington et les gouvernements européens serait clairement inacceptable.

Instruments inadaptés

Venant de Moscou, la panoplie des menaces militaires et des actions hybrides (désinformation, attaques informatiques, destruction de câbles sous-marins) est hélas connue. Retranchée derrière sa double immunité – politique, grâce au droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies, et militaire, grâce à sa doctrine d’utilisation de l’arme nucléaire tactique –, la Russie ambitionne de restaurer une gloire passée et d’éliminer une supposée menace militaire occidentale. Cette posture reçoit un accueil favorable chez certains politiciens européens, notamment en Hongrie et parmi des partis de la droite dure. La Turquie, membre de l’OTAN, a, quant à elle, mis en œuvre une étroite coopération stratégique, énergétique et économique avec Moscou.

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