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Sa version de la série sud-coréenne Squid Game est garantie sans hémoglobine mais fait couler beaucoup d’encre. A compter du 19 décembre, Mr Beast, le youtubeur le plus suivi au monde (337 millions d’abonnés sur sa chaîne principale) va animer sur la plateforme de vidéo à la demande Prime Video les « Beast Games », une émission de téléréalité dans laquelle 1 000 concurrents vont s’affronter pour remporter un jackpot de 5 millions de dollars (4,8 millions d’euros).
Les réjouissances n’ont pas commencé que l’émission fait déjà polémique. Mi-septembre, cinq participants ont porté plainte devant un tribunal de Los Angeles contre la société de production de MrBeast, 26 ans, mais aussi contre Amazon, pour « mauvais traitements » lors du tournage. James « Jimmy » Donaldson, de son vrai nom, est pourtant un youtubeur aguerri qui, depuis ses 13 ans, multiplie les jeux et défis, d’abord avec des vidéos autour du gaming : « Bats Ronaldo et gagne 1 million de dollars » (avec la présence de l’icône du foot), « Des 1-100 ans se battent pour 500 000 dollars » et, déjà, une première vidéo inspirée de la série sud-coréenne, « Squid Game dans la vraie vie pour 456 000 dollars »… Faisant fi de son propos anticapitaliste (des prolétaires s’y adonnent à un jeu de massacre pour divertir des ploutocrates), il surfait déjà sur son succès en publiant alors « la vidéo la plus ouf qu’[il ait] jamais réalisée ». Cette production, plus chère qu’un épisode de Netflix (3,5 millions de dollars), a cumulé plus de 677 millions de vues.
Ascension fulgurante
Les chiffres de visionnage des vidéos du natif de Wichita (Kansas) comme les gains qu’elles font miroiter donnent le tournis. Le sensationnalisme l’habitait cependant dès ses débuts. Plus jeune, celui qui envisageait, d’après sa mère (citée par Anita Elberse et Oliver Band, dans une étude de cas centrée sur l’influenceur), de devenir joueur de baseball, décide de se consacrer à son activité de vidéaste quand il apprend, à 16 ans, qu’il est atteint de la maladie de Crohn. Dès lors, sa vie tournera autour de YouTube, et, plus tard, de ses affaires. On le dit « obsédé » par la façon dont fonctionne l’algorithme de la plateforme, qu’il entend percer à jour. « Je me réveillais, j’étudiais YouTube, j’étudiais les vidéos, j’étudiais le cinéma, j’allais me coucher : c’était ma vie », confiait Jimmy Donaldson, interrogé par Bloomberg, en 2020.
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