« Penser ce qui nous arrive avec Hannah Arendt », de Bérénice Levet, L’Observatoire, 240 p., 21 €, numérique 15 €.
Dans un essai intitulé Penser ce qui nous arrive avec Hannah Arendt, la philosophe Bérénice Levet propose une introduction très personnelle à l’œuvre d’une théoricienne qu’elle lit et relit depuis l’adolescence. Entretien.
Vous confiez que l’œuvre d’Arendt a changé votre vie. A un élève de terminale qui désirerait la rencontrer, quel livre conseilleriez-vous ?
Je lui conseillerais La Crise de la culture [1968 ; Gallimard, 1972] et, parmi les essais qui composent cet ouvrage, je recommanderais celui qui fut décisif pour moi, « La Crise de l’éducation ». Parce qu’on y trouve sa conception d’une pensée qui doit demeurer attachée à l’expérience comme le cercle à son centre. Cet essai nous conduit au cœur de la philosophie arendtienne, mélange de liberté et d’appartenance : « Avec la naissance, les parents ne donnent pas seulement la vie, ils font entrer un monde », écrit Arendt, et par « monde » elle entend une civilisation particulière. Cette simple phrase articule d’emblée l’enfant à une réalité autre que la sienne, et qui le précède – nous sommes aux antipodes de la monade libérale.
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