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Des bâtiments détruits ou éventrés, et un bilan humain encore incertain. Alors que les secours poursuivent, mercredi 18 décembre, leurs recherches dans les décombres, la République de Vanuatu n’a pas encore mesuré l’ampleur des stigmates provoqués par le séisme de magnitude 7,3 qui a frappé, mardi, l’île principale de cet archipel du Pacifique, où est située sa capitale, Port-Vila.

Après avoir annoncé un bilan de quatorze morts, mardi soir, le Bureau national de gestion des catastrophes a évoqué mercredi « neuf décès confirmés par l’hôpital central Vila ». L’institution n’a pas fourni d’explication sur ce bilan revu à la baisse. Parmi les personnes décédées figurent deux ressortissants chinois, a rapporté l’ambassadeur de Pékin à Vanuatu à la télévision chinoise. Plus de 200 personnes ont reçu des soins à l’hôpital, d’après le bilan du gouvernement.

Le bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires a estimé que 116 000 personnes pourraient être affectées par les conséquences du tremblement de terre. « Des gens se trouvent encore dans les parcs et d’autres endroits parce qu’ils ont peur de rentrer chez eux, de crainte de répliques », a décrit à l’Agence France-Presse, Rebecca Olul, responsable au sein de l’antenne locale de l’Unicef.

Lire aussi | Le Vanuatu touché par un séisme de magnitude 7,3 ; de « nombreuses victimes dans le pays », selon l’ambassadeur français

La secousse a provoqué des « dégâts structurels considérables » dans au moins dix bâtiments parmi lesquels un hôpital, et a aussi endommagé trois ponts et deux lignes électriques. Deux importantes réserves d’eau fournissant Port-Vila, « totalement détruites », vont nécessiter une reconstruction, selon ce même bilan. Le principal port de Port-Vila est quant à lui fermé « en raison d’un important glissement de terrain ».

L’aéroport desservant Port-Vila n’est « pas opérationnel », mais permet néanmoins l’arrivée de vols d’aide humanitaire, a dit le gouvernement de Vanuatu. La responsable de la Croix-Rouge dans le Pacifique, Katie Greenwood, a également fait mention sur X de « beaucoup de dégâts aux habitations ».

L’ambassade de France « détruite »

Michael Thompson, un habitant joint par l’Agence France-Presse (AFP) grâce à un téléphone satellite du fait d’un accès encore « intermittent » au réseau mobile et Internet dans le pays, selon Port-Vila, a rapporté que trois personnes avaient été sorties de sous les décombres d’un commerce de trois étages détruit. « Malheureusement, l’une d’elles n’a pas survécu », a-t-il témoigné.

L’ambassade de France à Vanuatu a été « détruite » mais le personnel diplomatique est « sain et sauf », a annoncé, de son côté, l’ambassadeur français dans un message posté sur X. L’ambassade des Etats-Unis, qui se situait dans le même bâtiment, « a subi des dommages considérables et est fermée jusqu’à nouvel ordre », a dit la mission diplomatique américaine en Papouasie-Nouvelle-Guinée sur le même réseau, précisant que tout le personnel était également « sain et sauf ».

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La France se tient « aux côtés des autorités vanuatanes » et est disposée « à contribuer aux opérations de secours » si elles le demandent, a annoncé, mardi, le ministère des affaires étrangères.

L’Australie, le plus grand voisin de Vanuatu, procède, mercredi, au déploiement par avions militaires de médecins et d’équipes de secouristes, a annoncé à la chaîne publique ABC le ministre de la défense, Richard Marles. La Nouvelle-Zélande a, de son côté, fait décoller un avion de surveillance pour évaluer les dégâts, a déclaré, dans un communiqué, le ministre des affaires étrangères, Winston Peters, proposant d’envoyer des effectifs et des provisions « une fois que l’aéroport de Port-Vila aura rouvert ».

De nombreux vols annulés ou détournés

L’épicentre du séisme détecté mardi à 12 h 47 heure locale (2 h 47 à Paris) a été enregistré à une profondeur de 43 kilomètres en mer, à trente kilomètres à l’ouest de Port-Vila, selon l’Institut d’études géologiques des Etats-Unis (USGS). Une réplique de magnitude 5,5 a eu lieu quelques minutes plus tard, suivie d’une série de secousses plus faibles.

Le séisme a conduit le Pacific Tsunami Warning Center (PTWC) à déclencher une alerte au tsunami, depuis levée. « Des vagues de tsunami ont été observées », a précisé l’organisation dans un bulletin, après avoir redouté dans un premier temps l’arrivée de lames allant jusqu’à un mètre de haut le long de certaines côtes de Vanuatu.

Selon le site de suivi en ligne Flightradar, plus aucun vol n’atterrissait à Port-Vila après la catastrophe. Des compagnies aériennes australiennes de la région Pacifique, comme Qantas, Jetstar, Virgin Airways et Fiji Airways, ont annulé ou détourné des vols.

Les tremblements de terre sont fréquents à Vanuatu, un archipel de basse altitude de 320 000 habitants qui chevauche la ceinture de feu sismique du Pacifique, un arc d’activité tectonique intense qui s’étend de l’Asie du Sud-Est au Bassin Pacifique. Vanuatu est classé parmi les pays les plus vulnérables aux catastrophes naturelles telles que les séismes, les dégâts causés par les tempêtes, les inondations et les tsunamis, selon le Rapport annuel sur les risques mondiaux.

Lire aussi (2022) : Article réservé à nos abonnés Menacé par le réchauffement climatique, le Vanuatu veut saisir la justice internationale pour pousser les gouvernements à agir

Le Monde avec AFP

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