Après une hausse record de 8,1 % en 2024, les complémentaires santé à statut mutualiste augmenteront leurs tarifs en moyenne de 6 % en 2025, une hausse moins forte qu’en 2024, mais qui reste bien supérieure à celle observée sur la dernière décennie, annonce la Mutualité française, la fédération qui les représente, mercredi 18 décembre.
Les complémentaires santé à statut mutualiste sont la plus importante famille de complémentaires santé, avec 47 % des cotisations collectées, et les chiffres qu’elles annoncent peuvent être considérés comme une bonne approximation de l’ensemble du marché.
« En 2025, les cotisations augmenteront de 6 % en moyenne sur l’ensemble des contrats mutualistes », explique la Mutualité française dans un communiqué, en se basant sur les chiffres de 41 mutuelles, représentant 19,9 millions de personnes couvertes. Les contrats individuels, souscrits notamment par les retraités, « augmenteront en moyenne de 5,3 % », Les contrats collectifs obligatoires couvrant les salariés par l’intermédiaire de leur entreprise « augmenteront de 7,3 % en moyenne », et les contrats collectifs facultatifs « de 6,8 % », détaille la Mutualité.
Pour 2024, la Mutualité et les autres familles avaient affiché des hausses record (+ 8,1 % pour la Mutualité), après + 4,7 % en 2023, et + 3,4 % en 2022. Sur les dix années antérieures, la hausse était de 2,6 % en moyenne chaque année.
Hausse « structurelle » des dépenses de santé
« L’augmentation des cotisations des mutuelles en 2025 est inévitable » en raison de plusieurs facteurs, dont la hausse « structurelle » des dépenses de santé en France, soit + 5,2 % en 2023, annonce la Mutualité. « Vieillissement de la population, accès à de nouveaux traitements et technologies médicales, et meilleure reconnaissance des métiers de santé expliquent ces évolutions tendancielles à la hausse », déclare-t-elle.
A cet effet structurel vient s’ajouter une participation plus grande des complémentaires santé au financement de certaines dépenses, comme les frais dentaires – dont les complémentaires santé assument désormais 40 %, contre 30 % avant 2023, ajoute-t-elle.
« Nous comprenons que les personnes s’interrogent sur cette augmentation, mais celle-ci se fait au niveau strictement nécessaire pour pérenniser la protection de tous », affirme le président de la Mutualité, Eric Chenut, dans le communiqué. Il appelle tous les acteurs de la santé à se mettre autour de la table pour tenter de mieux maîtriser la croissance des dépenses du secteur.
Celles-ci « augmentent deux à trois fois plus vite que la richesse nationale. Avec le vieillissement de notre population et les avancées scientifiques, et, sans refonte structurelle, ces dépenses continueront d’augmenter jusqu’à ce que nous ne puissions plus y faire face », avertit-il.
Les deux autres grandes familles de complémentaires santé sont les entreprises d’assurances (36 % des cotisations collectées) et les institutions de prévoyance, à gestion paritaire patronat-syndicat (17 % des cotisations collectées).