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Histoires Web vendredi, décembre 27
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Retrouvez les articles de notre série « Le roman de Notre-Dame » ici.

« Portes, levez vos frontons, levez-les, portes éternelles : qu’il entre, le roi de gloire ! Qui est ce roi de gloire ? C’est le Seigneur, Dieu de l’univers ; c’est lui, le roi de gloire… » Le Christ entre dans Jérusalem. Ainsi se dénouent les cinq années de chantier qui ont suivi l’incendie de Notre-Dame de Paris : de sa crosse, Laurent Ulrich, l’archevêque, frappe aux portes de la cathédrale, déclenchant le chœur qui entonne son chant. Psaume XXIII, 7-10. C’est par le rituel des Rameaux que Notre-Dame de Paris est rendue au culte ce samedi 7 décembre. Utilisée traditionnellement pour la réouverture des cathédrales, la liturgie est en l’occurrence aussi une manière de reprendre l’histoire là où l’Eglise l’avait laissée : les flammes avaient embrasé l’édifice un 15 avril, lundi saint, lendemain du dimanche des Rameaux de l’an 2019.

« Qui est ce roi de gloire ? » Patrick Chauvet, l’ancien curé de Notre-Dame, muté à la Madeleine, a un petit sourire moqueur : « Il ne faudrait pas que l’on pense qu’il s’agit de Macron. » Pendant des semaines, voire des mois, le protocole de cette réouverture a été l’objet de discussions sans fin entre le diocèse et l’Elysée, et au sein même de la présidence. Emmanuel Macron parlerait-il dans la nef ? Sur le parvis ? Il a fallu attendre le 13 novembre pour que la question soit tranchée.

Alors qu’une semaine plus tôt, Laurent Ulrich avait, contre toute attente, annoncé qu’Emmanuel Macron parlerait dans la cathédrale, voilà que la présidence, dans un fameux twist (ainsi qu’on appelle les retournements de situation dans les feuilletons) dont elle a le secret, déclarait que, finalement, ce serait sur le parvis – Bruno Roger-Petit, le conseiller mémoire, l’emportant au finish sur Philippe Bélaval, le conseiller culture, qui plaidait pour l’autre option, dans cette querelle de palais dont la galerie aime tant faire des gorges chaudes.

Un casse-tête

Ainsi les cérémonies, qui s’étendent sur tout le week-end du 7 et 8 décembre, vont-elles se découper en trois volets : républicain, ecclésial et télévisuel, ou, pour reprendre l’envolée au lyrisme enrhumé de Bruno Roger-Petit parlant à la presse : « Un sujet religieux, un projet français, une histoire universelle. » Ce qui, entre les préséances politiques des uns, les règles liturgiques des autres et la tyrannie de l’Audimat, pourrait s’avérer un casse-tête.

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