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Les rebelles menés par des islamistes radicaux qui ont lancé une offensive dans le nord de la Syrie poursuivent à présent leur progression vers le sud du pays. Ils sont ainsi arrivés « aux portes » de Hama, quatrième ville du pays, a rapporté, mardi 3 décembre, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

L’armée syrienne a fait état, de son côté, de « combats féroces » contre ces groupes hostiles au régime de Bachar Al-Assad, tandis que « d’importants renforts » sont arrivés dans la ville, selon une source militaire citée par l’agence officielle SANA.

Des nuages de fumée noire s’élevaient de la ville de Souran, à une vingtaine de kilomètres au nord de Hama, où des images de l’Agence France-Presse (AFP) ont montré des civils fuyant, entassés dans des camions et des remorques, pendant que des combattants rebelles, brandissant leurs armes, patrouillaient à bord de pick-up. A Halfaya, une localité voisine, des rebelles tiraient au lance-roquettes. D’autres, à mobylette, faisaient le signe du « V » de la victoire en passant près des chars abandonnés par l’armée syrienne.

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Plus de 600 morts et des dizaines de milliers de déplacés

Selon l’OSDH, les rebelles ont bombardé certains quartiers de Hama, ville stratégique du centre-ouest du pays située entre Alep et la capitale, Damas. Cette ONG basée au Royaume-Uni et disposant d’un vaste réseau de sources en Syrie signale les combats aux abords de Hama ont provoqué « une importante vague de déplacements », certaines familles se dirigeant vers le sud de la province ou, plus loin, vers la province voisine de Homs.

Les combats, qui ont fait 602 morts en une semaine, dont 104 civils, selon l’OSDH, sont les premiers de cette ampleur depuis 2020 dans ce pays meurtri par la guerre civile. En date de samedi, plus de 48 500 personnes avaient été déplacées dans les régions d’Alep et celle, voisine, d’Idlib, dont plus de la moitié d’enfants, selon le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

Les groupes de combattants, dont la principale composante est Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), émanation d’Al-Qaida en rupture avec la mouvance djihadiste, ont lancé la semaine dernière une offensive fulgurante qui leur a permis de s’emparer d’Alep, deuxième ville de Syrie, dans le Nord, dont les forces du régime ont totalement perdu le contrôle pour la première fois depuis le début de la guerre civile en 2011, à l’exception de ses quartiers nord kurdes.

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L’armée syrienne, qui n’avait pas opposé de résistance significative à Alep, a annoncé mardi qu’elle frappait « des organisations terroristes, leurs positions et leurs bases » dans la région de Hama et dans la province d’Idlib, plus au nord, avec le soutien aérien syrien et russe. Le président russe, Vladimir Poutine, dont le pays est avec l’Iran le principal allié de Damas, a déclaré mardi qu’il souhaitait une fin « rapide » de l’offensive rebelle, lors d’une conversation téléphonique avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan. L’Iran s’est dit prêt à « étudier » tout envoi de troupes en Syrie si ce pays en faisait la demande.

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A Idlib, que des avions syriens et russes ont bombardée en riposte à l’offensive, des images de l’AFP ont montré des secouristes fouillant les décombres d’immeubles rasés. A Alep, où patrouillaient des rebelles armés, des habitants faisaient la queue pour recevoir du pain distribué par une association, alors que selon le Norwegian Refugee Council (NRC), les boulangeries et commerces d’alimentation sont fermés.

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Des hôpitaux débordés

L’ONU a fait état mardi « de nombreuses victimes civiles, dont un grand nombre de femmes et d’enfants » dans des attaques des deux camps et de la destruction d’établissements de santé, d’écoles et de marchés. Les hôpitaux d’Alep, dont moins de huit continuent à fonctionner, sont débordés, a affirmé l’Organisation mondiale de la santé. Selon le NRC, le réseau de distribution d’eau a été endommagé.

Les Etats-Unis, à la tête d’une coalition internationale antidjihadistes en Syrie, ont exhorté lundi « tous les pays » à œuvrer pour une « désescalade », de même que l’Union européenne qui a « condamné » les frappes russes « sur des zones densément peuplées ».

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Hostile au régime syrien, le Qatar a jugé mardi que l’action militaire ne pourrait pas résoudre la crise et a dit fournir de l’aide humanitaire aux Syriens en coordination avec la Turquie, un allié majeur des rebelles. Le président syrien, Bachar Al-Assad, a dénoncé lundi une tentative de « redessiner la carte régionale ».

Mardi, la Russie a accusé l’Ukraine de soutenir militairement les combattants du groupe HTC. « Nous voulons attirer particulièrement l’attention sur les traces identifiables pointant vers la principale direction du renseignement ukrainien, le GUR, dans l’organisation des hostilités et dans la fourniture d’armes aux combattants dans le nord-ouest de la Syrie », a déclaré Vassili Nebenzia, l’ambassadeur russe à l’ONU, lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur l’escalade des hostilités en Syrie.

La Syrie a été morcelée par la guerre civile en plusieurs zones d’influence, où les belligérants sont soutenus par différentes puissances étrangères. Avec l’appui militaire de la Russie, de l’Iran et du mouvement libanais pro-iranien Hezbollah, le régime avait repris en 2015 une grande partie du pays et en 2016 la totalité d’Alep, dont le secteur est avait été pris en 2012 par les rebelles. Un cessez-le-feu instauré en 2020, parrainé par Ankara et Moscou, avait ramené un calme précaire dans le Nord-Ouest.

La guerre civile en Syrie, déclenchée avec la répression brutale de manifestations prodémocratie, a fait environ un demi-million de morts.

Le Monde avec AFP

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