ce que montrent les images

Treize ans après le début de la guerre civile syrienne, les bombardements redoublent d’intensité. Alors que plusieurs groupes islamistes opposés à Bachar Al-Assad opèrent une conquête du nord-ouest du pays depuis le 29 novembre, la ville d’Idlib – restée sous contrôle rebelle depuis 2015 – est la cible de bombardements de la part du gouvernement syrien.

Lundi 2 décembre, aux alentours de 15 heures, heure locale, c’est un complexe hospitalier dans le centre de la ville qui a été visé. De nombreuses vidéos publiées sur les réseaux sociaux et vérifiées par Le Monde documentent les minutes qui suivent la frappe.

Devant l’hôpital, on découvre des carcasses de véhicules encore fumantes et des décombres en feu. A l’intérieur, des patients hagards attendent que les secouristes les évacuent sous les plafonds à moitié effondrés. Des photos publiées dans l’après-midi montrent l’ampleur des dégâts au sein du complexe hospitalier, notamment un cratère d’au moins sept mètres de diamètre, de nombreux véhicules calcinés et les façades des bâtiments partiellement soufflées.

Sur cette vidéo prise vers 15 h 30, heure locale, on entend une importante explosion et on distingue un panache de fumée en direction du centre de la ville d’Idlib, dans la zone du complexe hospitalier.

Qui est à l’origine de ce bombardement ? Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), les aviations russe et syrienne ont mené des dizaines de frappes à Idlib et Alep depuis le début de l’offensive rebelle, y compris sur des infrastructures civiles. Sur ces images, rien ne permet de déterminer l’origine de ce qui s’est passé à l’hôpital. Mais d’autres vidéos collectées et authentifiées par Le Monde mettent en lumière une journée de multiples bombardements et certains des appareils qui en sont responsables.

Un peu plus tôt, un autre bombardement sur le centre-ville

Quelques heures plus tôt, un téléphone filme le ciel au-dessus d’Idlib : six bombes sont larguées par un bombardier.

La vidéo a été filmée à 12 h 24 par le photographe Muhammad Zaarour – par ailleurs bénévole pour l’ONG humanitaire syrienne Violet. Grâce à une autre vidéo prise par M. Zaarour, nous avons pu géolocaliser ces images au sud de la ville, au bout de l’avenue Al-Qosour.

Ce bombardement correspond à celui rapporté par une autre ONG, les Caques blancs syriens, à 12 h 43, ce jour-là, sur ses réseaux sociaux. Dans une vidéo diffusée quelques heures plus tard, on voit plusieurs secouristes tirer des personnes des décombres dans le centre-ville d’Idlib, notamment à proximité de la mosquée Shihab et de la rue Al-Galaa.

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