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L’intégralité des sites fermés à Lille, l’alarme qui retentit à Evry, une suspension des cours à Nice… Partout, en lettres rouges et noires, le slogan se déploie sur les bâtiments : « Universités en danger ». A l’appel de France Universités, association qui fédère les chefs d’établissement, les universités se mobilisent chacune à sa façon, mardi 3 décembre, pour marquer leur « refus de se voir condamnées à dégrader la qualité de leurs formations ».

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Alors que le projet de loi de finances pour 2025 affiche un budget pour l’enseignement supérieur et la recherche en berne – une hausse de 89 millions d’euros, mais une baisse en euros constants –, l’heure doit être à « la prise de conscience » d’une réalité de terrain que les pouvoirs publics feignent d’ignorer, selon l’association. Jeudi 21 novembre déjà, une trentaine de présidents et présidentes d’université avaient convergé à pied vers le ministère de l’enseignement supérieur, et s’étaient invités dans le bureau du ministre, Patrick Hetzel.

Dans un courrier adressé au premier ministre, vendredi 29 novembre, que Le Monde s’est procuré, France Universités en appelle désormais à un « arbitrage personnel » de la part de Michel Barnier pour que « l’université française puisse répondre à l’ambition du pays ».

« Nouvelle marche infranchissable »

Exprimant sa « colère », l’association précise que « la rencontre avec [Patrick Hetzel] n’a pas dissipé les craintes qui résultent d’une situation inédite de bascule vers un fonctionnement très dégradé des universités ». Quatre-vingts pour cent d’entre elles seront en déficit dès la fin 2024 et « les projections montrent que la situation s’aggravera en 2025 », alerte France Universités.

Le projet de loi de finances pour 2025, en actant le rehaussement de 4 points du taux de contribution des employeurs publics au compte d’affectation spéciale pensions (CAS) – destiné au recouvrement et à la gestion financière du régime des retraites de l’Etat –, a dressé devant les universités « une nouvelle marche infranchissable », affirme France Universités. La mesure, qui représente un total de 180 millions d’euros, ne sera pas compensée par l’Etat. Elle s’ajoute à d’autres dépenses, liées à diverses augmentations salariales concernant les fonctionnaires et à la hausse du prix de l’énergie, qui n’ont pas été compensées non plus, et que les établissements peinent à honorer.

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« La seule réponse du ministère se résume à renvoyer l’ensemble des universités à leur trésorerie cumulée [2,5 milliards d’euros à l’échelle du pays] dont on sait pertinemment que ce n’est pas de l’argent qui dort », déplore France Universités. Ces fonds de roulement sont gagés sur des opérations ciblées et contractualisées et ne peuvent donc pas être réorientés sur des dépenses courantes telles que les factures d’électricité, les salaires du personnel et les pensions.

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