Après l’ouverture en grande pompe et dans les temps du prolongement de la ligne 14, premier « super-métro » de la région parisienne, le prochain morceau du Grand Paris Express attendra : l’inauguration du tronçon sud de la ligne 15 a été décalée de six mois environ.
Elle était attendue pour décembre 2025, mais des retards pris dans la conduite des essais ont obligé la Société des grands projets (SGP), le maître d’œuvre de la plupart des lignes du Grand Paris Express, à décaler son ouverture à l’été 2026.
« Je suis très déçue », a réagi la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, à l’annonce jeudi de ce nouveau retard. « La ligne 15 sud est extrêmement attendue par les Franciliens, à la fois les villes au sud de Paris, mais aussi pour désaturer les RER A et B d’environ 10 à 20 % », a-t-elle complété, en appelant la SGP à tenir le nouveau délai, car « six mois de nouveaux retards, ce n’est pas pour se retrouver demain avec neuf mois, douze mois (…) ou, pire, décaler à 2027 ».
Le président de la SGP Jean-François Monteils, concédant que c’était « une mauvaise nouvelle », a insisté sur « l’extrême complexité du Grand Paris Express, qui tient d’abord à sa taille », pour justifier ce nouveau retard.
Un calendrier qui ne cesse d’être repoussés
Au total, les lignes 15, 16, 17 et 18 formeront 200 kilomètres d’un réseau entièrement neuf de métros automatiques d’ici à 2031, composé de 68 nouvelles gares réparties dans toute l’Ile-de-France. Ce chantier, « le plus grand d’Europe », selon M. Monteils, est estimé à 36,1 milliards d’euros − contre 22 milliards en 2010.
La ligne 15 sud, à elle seule, sera longue de 33 kilomètres et traversera 22 communes en arc de cercle du sud-ouest au sud-est de la capitale. Son coût reste inchangé malgré le retard annoncé, à 8 milliards d’euros.
Ce n’est pas la première fois que cette ligne subit un décalage de calendrier. D’abord attendue pour 2020, l’inauguration a une première fois été reportée à 2023 avant qu’Edouard Philippe, alors premier ministre, ne fixe la date à 2024. Le Covid et l’interruption des chantiers ont ensuite rajouté un an au calendrier.
Cette fois-ci, ce sont les essais qui sont responsables du retard. « Nous sommes rentrés dans cette phase d’essai relativement récemment, en septembre », au lieu de juillet, a fait savoir Jean-François Monteils. Les équipes ont alors découvert « des bugs inattendus, des difficultés qu’on n’anticipe pas tout à fait », a-t-il complété, sans rentrer dans les détails.
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Il a aussi souligné le défi technique du projet et son caractère inédit, avec des prestataires qui eux-mêmes « ont rajouté des délais pour leurs propres procédures internes de sécurité », décalant la tenue des essais.
La ligne 15 attendue en 2031
La SGP, créée à l’origine pour la conception du Grand Paris Express, a vu ses missions élargies en décembre 2023. Elle participe désormais à la création des « RER Métropolitains » en étant maître d’œuvre des infrastructures nécessaires à la réalisation de ces nouveaux services, amenés à se développer un peu partout en France.
« L’Ile-de-France − qui est le premier client de la SGP − attend que le maître d’ouvrage ne se disperse pas et que la société tienne ses engagements sur les fondamentaux, c’est-à-dire livrer les lignes de métro automatique dans les délais et avec le niveau de qualité attendu », a cinglé Valérie Pécresse.
A terme, la ligne 15 doit être complétée par des tronçons à l’est et à l’ouest pour former un cercle tout autour de la capitale. Elle sera longue de 75 kilomètres et composée de 36 nouvelles gares, une infrastructure sans équivalent dans le monde, selon la SGP. Son inauguration est attendue pour 2031.