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Câbles téléphoniques, réseau haut débit d’Internet, gazoducs et connecteurs électriques… Faute d’alternatives sur terre ou dans l’espace, la dépendance de l’économie aux infrastructures sous-marines n’a cessé d’augmenter avec le flux croissant des échanges. Le premier ministre polonais, Donald Tusk, s’en est inquiété, mercredi 27 novembre, avant un sommet des pays nordiques et baltes, très sensibles à la menace du grand voisin russe. Il existe déjà une force de contrôle de l’espace aérien au sein de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), pourquoi ne pas créer une « mission policière en mer Baltique », a-t-il lancé.

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Approuvée par les pays riverains, sa proposition ne tombe pas par hasard. Deux câbles sous-marins (Suède-Lituanie et Finlande-Allemagne) ont été endommagés, les 17 et 18 novembre. Les enquêteurs suédois soupçonnent le vraquier chinois Yi-Peng-3 en provenance de Russie d’en être responsable car ayant délibérément laissé traîner son ancre sur 160 kilomètres, selon le Wall Street Journal. Russes et Chinois ont démenti toute tentative de sabotage ; mais Pékin alimente le soupçon en tardant à autoriser son cargo à entrer dans les eaux suédoises pour les besoins de l’enquête.

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, le retour d’un conflit de haute intensité n’a pas fait disparaître les menaces de guerres hybrides (attaques cyber, brouillage du signal GPS, discrets sabotages…), même si les accidents et les glissements de terrain expliquent plus des deux tiers des dégâts. En octobre 2023, un cargo hongkongais avait déjà endommagé deux câbles et le pipeline Balticconnector. Et le sabotage des gazoducs Nordstream 1 et 2, en 2022, a poussé l’OTAN à créer avec l’Union européenne une cellule chargée de « cartographier les vulnérabilités » des infrastructures sous-marines.

Flou juridique

Près de 450 câbles courent sous les océans pour acheminer 99 % des données, notamment des transactions financières pour 10 000 milliards de dollars par jour (environ 9 500 milliards d’euros). Le réseau en expansion s’étendra sur 1,4 million de kilomètres, permettant de rediriger les « datas » en cas de problème. Sa protection est plus que jamais une mission des marines nationales, malgré un certain flou juridique.

Une coopération avec les industriels, notamment les géants de la tech comme Google, Meta ou Amazon, propriétaires de ces « artères » irriguant l’économie mondiale, est devenue essentielle. Depuis quelques mois, ils mettent la puissance de leurs laboratoires au service de l’initiative « océan numérique » de l’OTAN destinée à sécuriser les mers et l’espace qui les surplombe. Un partenariat public-privé qui répond à l’émergence de ces nouveaux espaces de conflictualité.

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