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Le président élu des Etats-Unis, Donald Trump, a donc tiré sa première salve en direction de la Chine. Il a annoncé lundi 25 novembre – soit huit semaines avant son investiture du 20 janvier – qu’il imposera un droit de douane de 10 % sur les produits chinois. Le premier exportateur mondial y voit une confirmation de l’hostilité de M. Trump à son égard, mais attend les faits, le républicain ayant aussi promis en campagne de taxer à 60 % ses produits.

Pékin constate aussi que le 47e président américain a annoncé des taxes douanières plus élevées, de 25 %, sur les importations en provenance du Mexique et du Canada, et peut donc considérer ne pas être pour l’heure la cible première. « Personne ne gagnera une guerre commerciale ou une guerre des taxes douanières », a répliqué le porte-parole de l’ambassade de Chine à Washington, Liu Pengyu.

La Chine peine, en réalité, à lire les intentions du républicain. La série d’annonces de nominations à laquelle procède Donald Trump depuis son élection ne contribue pas à éclaircir le tableau. Il a choisi, mardi 26 novembre, l’avocat d’affaires Jamieson Greer comme représentant au commerce, qui a travaillé au côté de son prédécesseur et très protectionniste Robert Lighthizer. Lui et d’autres partisans du rééquilibrage pour le commerce et l’emploi cohabiteront avec des politiciens bien plus idéologiquement opposés à la Chine, dont le probable secrétaire d’Etat Marco Rubio, obsédé par l’existence même du régime communiste chinois. Ceux-ci devront, aussi, collaborer avec des hommes bien plus « business as usual », dont le futur secrétaire au Trésor, Scott Bessent, un patron de hedge funds (« fonds d’investissement spéculatif ») milliardaire, ou l’homme le plus riche du monde, Elon Musk, qui ont intérêt à une forme de stabilité.

Proximité avec le président brésilien

La Chine s’attend à retrouver un peu de toutes ces factions dans les positions de Donald Trump. Elle est bien mieux préparée qu’elle ne l’était à l’aube de son premier mandat (2017-2021). Elle a déjà fait l’expérience de sa stratégie du choc et de l’incertitude particulièrement déstabilisatrice, et constaté qu’il n’avait pas fait dérailler son économie durant ses quatre premières années au pouvoir.

Depuis, le président chinois, Xi Jinping, n’a de cesse d’insister sur la quête d’« d’autonomie scientifique et technologique ». Les restrictions imposées contre Huawei en 2019 ont ainsi conduit le champion des télécoms à se passer du logiciel d’exploitation Android, de Google, pour développer le sien, Harmony, présent dans une version améliorée dans un nouveau smartphone lancé mardi 26 novembre. L’administration de Joe Biden a ensuite bloqué l’accès des groupes chinois aux puces électroniques de dernière génération gravées par le géant des semi-conducteurs taïwanais, TSMC, mais un fournisseur concurrent de Shanghaï, SMIC, réduit aujourd’hui l’écart qualitatif.

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