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L’écrivain Yann Moix, poursuivi pour injure et diffamation pour des propos sur les policiers qui avaient créé une polémique en septembre 2018, a été relaxé, mardi 26 septembre, par le tribunal de Paris. Le 22 septembre 2018, dans l’émission de Thierry Ardisson « Les Terriens du samedi » sur C8, lors d’un débat autour du livre du journaliste Frédéric Ploquin baptisé La peur a changé de camp, qui évoquait le travail des policiers « la peur au ventre » sur fond d’insécurité, Yann Moix avait accusé les policiers de « se victimiser ». Deux policiers étaient également présents en plateau.

« Vos cibles préférées, ce sont les pauvres et les milieux défavorisés. Et je suis moi-même, comme tous les Français, le plus souvent spectateur du harcèlement que vous pratiquez sur des gens inoffensifs (…) parce qu’effectivement, la peur au ventre, vous n’avez pas les couilles d’aller dans des endroits dangereux », avait-il déclaré.

Ces propos avaient provoqué l’ire des syndicats de policiers et du ministre de l’intérieur de l’époque, Gérard Collomb, qui avait porté plainte. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) – devenu l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) – avait compté plus de 2 000 saisines de téléspectateurs. Peu après, Yann Moix avait dit « regretter » des « mots grossiers », se défendant d’être « antiflic ».

« Libre droit de critique »

Mardi, l’écrivain a été relaxé d’abord de poursuites pour injure envers une administration publique. La chambre de la presse relève que ses déclarations s’inscrivaient dans un « débat polémique » marqué « par une certaine familiarité », ce qui autorisait « donc une liberté de ton, d’exagération et de provocation ». Et ce, « à plus forte raison de la part de Yann Moix, qui tenait le rôle de polémiste ». Son argumentaire relevait du « libre droit de critique », selon le jugement consulté par l’Agence France-Presse.

Yann Moix était également poursuivi en diffamation pour des propos tenus le lendemain sur Europe 1, où il répondait à la formule de Gérard Collomb qui l’avait qualifié de « grossier sur la forme, indécent sur le fond ». « La grossièreté et l’indécence de Gérard Collomb (…), je les ai vues dans les coups de matraque qu’il prodigue aux migrants à Calais à longueur de journée quand quatre, cinq, six, sept, huit policiers sont parfois sur un enfant de 16 ans et le laminent de coups et le gazent », avait déclaré Yann Moix.

Le tribunal a jugé que ces propos n’étaient pas diffamatoires, car il s’agissait d’un « jugement de valeur » à partir d’une « scène imagée, formulée en des termes généraux » et non un « fait précis qui serait imputé à la police nationale » – fait précis que suppose le délit de diffamation.

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Le Monde avec AFP

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