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Histoires Web dimanche, novembre 24
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Nous sommes révoltés par le sort que la République islamique d’Iran réserve à ses prisonniers politiques, en particulier les femmes, et notamment Maryam Akbari Monfared, l’une des plus anciennes détenues d’Iran. Nous appelons la France et les Etats européens à exiger sa libération immédiate. Depuis quinze ans, cette mère de trois filles purge une peine dans les prisons les plus sinistres d’Iran, devenant un symbole de courage.

Emprisonnée depuis 2009, maintenue longtemps en isolement sous l’accusation fallacieuse de « moharebeh » ou « inimitié à l’égard de Dieu », suite à un simulacre de procès de quinze minutes, elle a été transférée à Qarchak le 22 octobre, l’une des pires prisons pour femmes. Son seul crime est ses liens familiaux avec des opposants au régime.

Condamnée initialement à dix ans de prison, elle aurait dû être libérée en 2019. Mais sa peine a été prolongée de cinq ans supplémentaires pour « outrage aux dirigeants ». Elle avait osé déposer en 2016 une plainte auprès du procureur de Téhéran à propos des exécutions extrajudiciaires de ses frères et sœur : Alireza torturé à mort en 1981, Gholamreza exécuté en 1985, Abdolreza ainsi que sa sœur Roghiyeh, exécutés lors du massacre de 1988, où 30 000 prisonniers politiques, pour la plupart militants des Moudjahidin du peuple (OMPI), ont été exécutés.

« Justice pour ma vie volée »

Dans son rapport de juillet 2024, le rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en Iran, le professeur Javaid Rehman, a qualifié ce massacre de 1988 de génocide et de crime contre l’humanité, et réclamé l’ouverture d’une enquête internationale indépendante.

Lire aussi (2023) : Article réservé à nos abonnés Cinq Iraniennes écrivent depuis leur prison : « Nous sommes coupables du désir de vivre »

Depuis la prison d’Evin, en 2018, Maryam écrivait : « La République islamique n’a apporté à l’Iran que la mort, le pillage et le sang versé. La tête haute et alors que mon cœur s’enflamme et déborde d’une joie de vivre, je continue de réclamer la justice pour ma vie volée, pour celle de mes enfants privés de leur mère et pour tous les innocents dont vous avez brisé la vie. »

En 2019 et 2021, elle dénonçait dans des lettres les assassinats de manifestants. Amnesty International condamne son transfert, en mars 2021, dans des conditions inhumaines dans une prison reculée à Semnan, loin de sa famille.

Confiscation de ses biens

En décembre 2022, alors que l’insurrection battait son plein en Iran, suite à la mort de Jina Mahsa Amini, pour une question de voile obligatoire, Maryam Akbari appelait depuis la prison de Semnan : « A mes filles et fils courageux, je voudrais être avec vous à chaque instant. Si vous êtes arrêtés, ne faites pas confiance aux interrogateurs. Ils sont notre ennemi. Je dis aux familles des prisonnières d’ignorer les promesses, les craintes et les menaces. Vous ne pouvez sauver la vie de vos enfants qu’en faisant crier et répéter leurs noms ! Ne restez pas silencieux. Criez ! »

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