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Bulletin
Une classe ULIS à l’école élémentaire, à Lanta, le 29 avril 2024.

En matière d’inclusion des enfants en situation de handicap, l’éducation nationale fait chaque année davantage, mais jamais assez pour couvrir des besoins grandissants. La situation des unités localisées pour l’inclusion scolaire (ULIS), qui accompagnent, au sein des écoles, des enfants dont le handicap ne permet pas de suivre une scolarité continue dans une classe ordinaire et qui nécessitent par moments un enseignement adapté, est emblématique de ce paradoxe. A la rentrée 2023, 113 170 élèves y étaient scolarisés, près d’un quart des 468 000 élèves handicapés présents à l’école, et 22 % de plus qu’en 2017. Pourtant, selon des chiffres publiés à l’occasion de la présentation du projet de loi de finances 2025, l’éducation nationale parvient de moins en moins à répondre aux besoins.

En 2023, 17 % des enfants de primaire ayant une « notification d’affectation » en ULIS, selon l’expression consacrée, de la maison départementale pour les personnes handicapées (MDPH), n’ont ainsi pas obtenu de place. Ils étaient 13,2 % en 2020. Les difficultés sont plus marquées dans les collèges et les lycées, où plus de 22 % des élèves censés bénéficier de ce dispositif – plus de 14 000 adolescents – n’ont pas pu y avoir accès. Alors que l’éducation nationale s’était fixé pour objectif de répondre à 93 % des notifications en 2024, elle a dû revoir ses ambitions à la baisse : en 2025, elle prévoit d’en couvrir 85 % dans le premier degré, et 80 % dans le second. Elle espère désormais atteindre respectivement 90 % et 85 % en 2027.

La raison est double, selon la Rue de Grenelle. D’une part, les notifications des MDPH augmentent plus vite que le nombre de places ouvertes en ULIS, bien que ces dernières soient en nette hausse, surtout dans le second degré. Près de 2 600 unités ont ainsi été créées entre 2017 et 2024, portant leur nombre total à 10 990 sur tout le territoire. D’autre part, indique le ministère de l’éducation nationale, l’engorgement des ULIS tient au fait que « nous [y] scolarisons (…) des élèves en attente de place en établissement ou service médico-social », dont les handicaps sont beaucoup plus lourds. Au mois d’août 2024, la précédente ministre de l’éducation nationale, Nicole Belloubet, avait pour la première fois communiqué le chiffre de 24 000 élèves accueillis dans les établissements scolaires faute de places dans le secteur médico-social.

Des familles « désespérées »

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