« Un guerrier de la Liberté d’Expression. » Voilà comment Donald Trump présente Brendan Carr dans le communiqué annonçant, dimanche 17 novembre, la nomination de ce dernier à la tête de la Federal Communications Commission (FCC), le régulateur américain des télécommunications.
Soutenu par Elon Musk, Brendan Carr a sans tarder réagi sur X : « Nous devons démanteler le cartel de la censure », imposé selon lui par les géants de la tech que sont Facebook, Google, Apple ou encore Microsoft, « et restaurer le droit à la liberté d’expression des Américains ».
Agé de 45 ans, Brendan Carr travaille à la FCC depuis 2012, et en est l’un des commissaires depuis 2017, nommé à ce poste par Donald Trump au cours du premier mandat du président républicain. Il avait, auparavant, travaillé comme avocat spécialisé notamment dans les questions de réglementation.
« Facebook, Google, Apple, Microsoft et d’autres ont joué un rôle central dans le cartel de la censure », avait-il déjà déclaré vendredi, sur le réseau X également. « L’organisme orwellien nommé NewsGuard, ainsi que des groupes de “vérification des faits” et des agences de publicité, ont contribué à faire respecter les récits unilatéraux. Le cartel de la censure doit être démantelé », avait-il ajouté.
Le sujet sensible des zones rurales
Pour Donald Trump, Brendan Carr « mettra fin à l’assaut réglementaire qui a paralysé les créateurs d’emplois et les innovateurs américains, et veillera à ce que la FCC réponde aux attentes des régions rurales de l’Amérique », a-t-il encore assuré dans son communiqué.
L’accès à internet dans les zones rurales est le sujet qui a valu à Brendan Carr de s’assurer du soutien d’Elon Musk, nommé par Donald Trump à la tête d’une commission pour l’« efficacité gouvernementale ».
En 2022 en effet, la FCC avait révoqué une subvention de 885 millions de dollars (840 millions d’euros environ) qui avait été accordée fin 2020 à Starlink, fournisseur d’accès internet par satellite, et l’une des sociétés d’Elon Musk. Ce financement devait permettre d’apporter l’internet à haut débit aux foyers et aux entreprises rurales, mais Starlink et l’autre compagnie bénéficiaire de ces fonds « n’ont pas réussi à démontrer que les fournisseurs étaient capables de fournir le service promis », avait dit la FCC. Brendan Carr s’était alors élevé contre cette décision.
Le 14 octobre, alors que la campagne électorale battait son plein, il avait évoqué cette décision dans une tribune publiée dans le Wall Street Journal : « A mon avis, il ne s’agit de rien d’autre que d’une mesure de rétorsion réglementaire contre une des principales cibles de la gauche : M. Musk ».
« La FCC doit changer de cap »
Brendan Carr est également l’auteur du chapitre sur les télécoms du « projet 2025 », un document de près de 900 pages élaboré par le cercle de réflexion conservateur Heritage Foundation, et feuille de route pour la refonte de l’Etat fédéral sous Donald Trump.
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« La FCC doit changer de cap » et « atteindre quatre objectifs principaux : reprendre le contrôle des Big Tech, promouvoir la sécurité nationale, libérer la prospérité économique et garantir la responsabilité et la bonne gouvernance de la FCC », y écrit-il.
Sa nomination pourrait également avoir des conséquences dans le domaine des médias. Durant sa campagne, Donald Trump avait menacé de retirer leurs licences de diffusion aux chaînes CBS et ABC, qu’il a accusées de favoriser Kamala Harris, des procédures très complexes qui passeraient par la FCC.